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Les cheminots de Poitiers, réunis en assemblée générale le 22 septembre, saluent les armées anglaise et américaine qui, aidées par les Forces Françaises de l’Intérieur, ont délivré rapidement la France de la barbarie hitlérienne. Ils associent dans leur admiration l’armée soviétique qui, par ses coups de boutoirs répétés sur le font de l’Est, a permis à ses alliés de l’Ouest de préparer et de réussir la plus grande entreprise de débarquement que l’histoire ait connu.

Les cheminots de Poitiers s’engagent à œuvrer pour le redressement moral et économique du pays et se déclarent décidés à pousser au maximum la reprise du travail ferroviaire.

Ils réclament avec force des pouvoirs publics :
1 - L’arrestation de tous les ministres de Vichy et de leurs chefs Pétain et Laval sous l’inculpation de trahison et la confiscation de leurs biens.
2 - Des poursuites contre les trafiquants qui ont travaillé pour l’ennemi ou leur compte personnel.
3 - Une action immédiate contre les auteurs des bénéfices illicites.
4 - Épuration de toutes les administrations de l’État et des services publics.
5 - Nationalisation des grandes entreprises, des banques, et des grandes industries.
6 - Le remboursement intégral de leurs salaires et la remise dans leurs fonctions ou grades de tous les cheminots frappés pour leur actions politiques ou syndicales.
7 - Le rapatriement immédiat des députés et militants syndicalistes déportés en Afrique du nord par le gouvernement de Vichy.
8 - Réorganisation de l’armée française avec les cadres de l’armée d’Afrique et des F.F.I.

Les cheminots de Poitiers s’inclinent douloureusement devant les victimes de la barbarie nazie et de leurs complices de Vichy.

Ils s’engagent à constituer un puissant syndicat qui avec l’aide de sa Fédération et de la C.G.T, fera triompher leurs légitimes revendications et portera bien haut le drapeau du syndicalisme français.

Ils font confiance au gouvernement provisoire de la République pour mener à bien la lutte contre les ennemis de l’intérieur et de l’extérieur.

Vive les alliés, Vive les Forces Françaises de l’Intérieur, Vive le syndicalisme, gage de prospérité et de paix.