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A l’appel du camarade Dubois Désiré, secrétaire du syndicat des cheminots de Loudun, de nombreux travailleurs se sont réunis à Loudun le 1^er mai à 19 h pour entendre le camarade Dupuy, secrétaire général du cartel des services publics de la Vienne et membre de la Commission administrative de l’Union départementale des syndicats confédérés de la Vienne.

En ouvrant la séance le camarade Dubois fait un parallèle entre les premiers mai d’antan et celui d’aujourd’hui et souligne le fait que les travailleurs loudunais n’ont pas voulu laisser passer ce jour sans le marquer, puis il conclut en demandant d’accorder confiance aux Fédérations syndicales et à notre grande C.G.T. Le camarade Dupuy prend la parole et excuse le camarade Souchaud, secrétaire de l’U.D. qui, aujourd’hui prend la parole à Châtellerault, Chauvigny et à Poitiers. Le camarade brosse un tableau de l’activité syndicale sur le plan départemental, national. Il se félicite des relations internationales qui seront un bien dans l’élaboration future de la paix, puis parlant du redressement économique il fait appel aux travailleurs de faire leurs efforts pour assurer le relèvement de la Patrie. Parlant du ravitaillement notre camarade demande qu’une amélioration soit donnée à la population, l’égalité des sacrifices. Il proteste contre la suppression de certaines catégories de viande et constate que les suppressions partielles ou totales ne font qu’accroître le marché noir ; il proteste contre les hausses successives et que nous devons exiger dans les jours prochains à harmoniser le coût de la vie aux salaires. Puis, au sujet de l’épuration, il souligne la faiblesse des juges et qu’au temple de Thémis le bougeoir muni d’un éteignoir semble remplacer la balance ; on avait moins de compassion pour juger et condamner les patriotes. Sans vouloir apporter une note politique à cette réunion, il met en exemple une nation qui sut faire en temps opportun son épuration et sans cette épuration le drapeau de cette nation ne flotterait pas sur la capitale du Reich aujourd’hui. Il est malheureux que devant les Judas français accablés par des preuves convaincantes, la machine à acquitter où des condamnations de rigolades pleuvent à tour de bras. « Non, termine notre camarade, il n’y a pas de pitié à avoir pour ceux dont la trahison a conduit nos camarades aux fours crématoires, aux sévices nazis ou au peloton d’exécution. Toute cette kultur d’outre-Rhin plaide largement pour le châtiment des traitres et il semblerait que ces verdicts ne sont que des offenses à la mémoire de nos patriotes ».

Puis une délégation de cheminots et de travailleurs loudunais précédant le drapeau du syndicat se rend au monument aux morts. Le camarade Dupuy demande d’observer une minute de silence en souvenir des morts des deux guerres, des camarades en service victimes du devoir, des patriotes fusillés, enfin de tous ceux qui sont morts pour que la France vive.