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Les poitevins ont manifesté dans l’ordre et dans le calme.

Répondant à l’appel du Comité de Coordination des mouvements de Résistance, un grand nombre de Poitevins s’étaient rendus samedi soir, place du Marché, pour manifester contre la carence du ravitaillement, les affameurs et les fauteurs de vie chère.

« Dans l’ordre et dans le calme » tel était le mot d’ordre lancé par les organisateurs. Et les Poitevins prouvèrent qu’ils étaient gens disciplinés puisque c’est dans la dignité la plus complète qu’ils manifestèrent.

Dès 18 heures, derrière la délégation qui, tout à l’heure, sera reçue à la Préfecture et qui groupe des hommes de toutes les nuances politiques : Thomas du M.R.P. ; Biet, radical-socialiste ; Bouloux, du parti communiste ; Dr. Belley, du F.N. ; Bonnet, de l’O.C.M. ; Jamet, du M.L.N. ; Dupuis, de la C.G.T. ; Jean-Louis, des syndicats chrétiens ; Mme Pageot, de l’U.F.F. ; Bureau, interne civil ; Delaunay, déporté politique ; Robin, de l’U.F.A.G. ; Clerc, prisonnier rapatrié ; Gouillard, du mouvement populaire des Familles, un imposant cortège de plusieurs milliers de personnes s’organise. Et après la lecture d’un télégramme adressé à la population poitevine par le personnel de la Manufacture de Châtellerault « unanimement d’accord pour l’action entreprise contre les affameurs et fauteurs de vie chère », l’immense défilé s’ébranle pour se rendre place d’Armes par les rues A. Orillard, Jean-Jaurès et la rue Gambetta. Des drapeaux, des banderoles, des pancartes oscillent au-dessus de cette foule. « Du pain sans ticket ». « De la viande pour tous ». « Du lait pour nos petits ». « Suppression des comités d’organisation ». « Châtiment des traitres et des collaborateurs ». D’autres encore.

Le cortège fait halte place d’Armes pour entendre l’allocution lue par M. Lalucq au micro du Front National.

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Quelques instants plus tard la délégation était reçue à la Préfecture par M. Tremeaud, Préfet de la Vienne.

Sur la place, patiemment la foule attend…

Après une demi-heure d’entretien, qui d’un bout à l’autre garda une note cordiale, la délégation quitta la préfecture et la foule lentement s’écoule en direction de la place d’Armes pour entendre, exposés au micro du F.N., les résultats de l’entrevue, résultats qui valurent les applaudissements des consommateurs manifestants.