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0002718/04/1897CHATELLERAULT

Manufacture - La masse de secours

 La masse de secours

Il existait l'année dernière une société de secours mutuels entre ouvriers de la Manufacture, où l'adhésion était facultative nominalement, dirigée par un Conseil d'administration choisi parmi les chefs d'ateliers mais en fait imposé par la direction de la Manufacture. Les fonds étaient gérés par l'entreprise que beaucoup voudrait voir revivre non pas comme ils disent dans l'intérêt des ouvriers mais à cause des beaux dividendes qu'elle a rapportés pendant longtemps.

Une particularité assez curieuse de cette entreprise était que ses fonds de roulement étaient fournis par les ouvriers.

Elle détenait :

1) - Les fonds de la masse individuelle de chaque ouvrier qui, pour beaucoup, est de plus de 100 francs en tout cas de plus de 32 francs. au cas où ce minimum n'est pas atteint l'ouvrier doit verser mensuellement la somme de 5 francs par mois jusqu'à ce qu'il est atteint ce chiffre. Et qu'elle que soit la somme qu'il possède à son compte il doit verser la somme de 1,40 franc.

2) - Les fonds de la société de secours mutuels.

3) - L'avance d'une semaine de travail que chaque ouvrier lui versait.

4) - Entreprise disparaissant elle doit rendre l'argent qu'elle détenait. Pour celui de la Masse, l'administration le prit.

La société de secours pouvant devenir imprudente, n'était pas bien en cours, sa suppression fut décidée. Au lieu de faire placer l'argent rendu par l'entreprise, soit en titre soit dans un autre établissement, on commanda au conseiller de partager cet argent entre les sociétaires et de dissoudre la société, cela sans que les sociétaires furent consultés ni sous forme de réunions ou de vote dans les ateliers.

De timides protestations eurent bien lieu mais elles devaient être faites contre les chefs d'ateliers et on parlait de renvois si facilement qu'elles furent étouffées.

Aujourd'hui cette société rendrait les plus grands services. Le mari soigné par l'Etat, la famille est bien la plus lourde charge en ce qui concerne les maladies, si on consulte les sociétés de secours mutuels. Croit-on que le salaire du mari peut-y suffire, nous n'y croyons pas.

En ce qui concerne la Masse bien des intérêts, dont quelques-uns de louches, vont s'agiter autour de cette question, qu'elle reste obligatoire ou facultative.

La meilleure solution serait la reconstitution de la société de secours mutuels, d'exiger des comptes et des explications des anciens administrateurs.

En attendant que le service médical et pharmaceutique devienne un service public, certainement plus utile que le service public du culte.

Il est indispensable que les ouvriers se ressaisissent, qu'ils fassent leurs affaires eux-mêmes.

Si la Masse est maintenue ils doivent exiger d'en être les administrateurs, si elle est supprimée ils doivent reconstituer leur société de secours mutuels.

 

 

le 28/01/2020 à 12:34

Source : l'Eclaireur de la Vienne

Manufacture, histoire, social, la masse

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