0276913/01/1946POITIERS
La 112e section du Livre a tenu dimanche son assemblée générale à la Maison du Peuple.
M. Renault, secrétaire, présenta le rapport moral suivant :
« Mes chers camarades,
« Faisant suite à une longue période d’oppression, de misères et de deuils, cette année 1945 a vu enfin luire l’ère de la libération. Vous avez encore présent à la mémoire avec quelle chaleureuse amitié ont été reçus cet été nos camarades prisonniers et déportés rapatriés. Notre 112e section, mes chers camarades, n’a cessé, au cours de l’an passé, de voir ses effectifs grossir : au premier trimestre 72 cotisants ; au 2ème : 73 cotisants ; au 3ème : 86 cotisants ; enfin au 4ème : 100 cotisants, ce qui montre bien que l’union fait la force et que pour maintenir et développer les avantages acquis il nous toujours être vigilants et unis ; c’est le propre de notre Fédération et la 112ème section ne saurait déchoir.
La question des salaires a nécessité un échange de correspondance et de nombreuses démarches des responsables de votre organisation syndicale avec les représentants de l’organisation patronale. Nous avons pu, après bien des atermoiements, aboutir à un accord et, dans chaque maison, les rappels ont pu être payés sans qu’aucun d’entre nous ne fusse lésé. Basé sur le salaire horaire parisien de 34 fr. 10, les prix pratiqués à Poitiers sont de l’ordre suivant : 27 fr. 30, 30 frs, 32 fr. 60. Il ne reste plus qu’à régler les conditions applicables à la Presse. Mais déjà, dans les différents services, nos camarades ont obtenu de réels avantages qui bientôt seront homologués définitivement si j’en crois la lecture de l’Imprimerie Française de décembre.
Je ne fais dans ce rapport succinct qu’un tour d’horizon sur l’action même de votre bureau, ne voulant pas entrer dans les détails des discussions que nécessita la mise en ordre des salaires. Toutefois je dois vous avouer que sur une démarche faite en compagnie du camarade Georges Jeanneau, secrétaire-adjoint auprès de M. Marc Texier, en faveur des camarades licenciés de la Société Française, nous nous sommes heurtés à une fin de non-recevoir et malgré nos arguments nous n’avons pu faire revenir M. Texier sur sa décision.
Ce qui fait que Mesdames Laurent et Marzan, de même que notre camarade Émile Froment, sont maintenant en chômage. En passant, je vous signale la situation de nos deux camarades femmes, lesquelles n’ayant pas terminé leur noviciat n’ont pas droit aux secours fédéraux et puisque nous sommes sur cette délicate question des « secours », il est de mon devoir de vous signaler qu’un de nos doyens, Eugène Lépron, né en 1879, et fédéré depuis 1904, a cessé tout travail depuis un an déjà. En attendant sa mise en invalidité, je vous demande de prendre à la charge de la 112e section, ses cotisations non payées en 1943.
Après avoir adopté le vote de quelques secours le secrétaire conclut :
« C’est sur ce geste de solidarité en faveur de nos camarades déshérités que je termine cet exposé, non sans vous engager, à la suite de notre réunion, à vous rendre à la section de vote de l’Hôtel de ville, pour apporter aux candidats de la 4e catégorie et à notre ami Froment en particulier, le témoignage de notre sympathie et faire que leur élection soit un triomphe dès le premier tour ».
Après lui M. Jeanneau parla de la question du maintien des cadres au sein du syndicat. Enfin M. Bezeau demanda que des secours soient attribués aux travailleurs licenciés.
Le bureau sortant a été réélu à l’unanimité. Il est composé de la façon suivante :
Secrétaire : Alfred Renault.
Secrétaire-adjoint : G. Jeanneau.
Trésorier : Théophile Suire.
Trésorier-adjoint : Raymond Coëfier.
Archiviste : Émile Froment.
Délégués à la Bourse : Renault, Jeanneau.
le 10/11/2020 à 17:14
Source : Le Libre Poitou
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