« Retour

0280020/04/1946MONTMORILLON

LA CONFÉRENCE DE LA CFTC

LE SYNDICALISME FORCE PRINCIPALE DE LA CLASSE OUVRIÈRE

Nous avons, dans une précédente édition, publié l’ordre du jour voté dimanche par l’assemblée générale de l’Union locale de la CFTC.

Voici maintenant quelques extraits des déclarations faites devant une soixantaine de syndicats montmorillonnais par les différents orateurs que présentait M. Ledoux, président de l’Union locale.

ROBERT THEVENET DE L’U.L.

Robert Thévenet entame le bilan moral de la CFTC à Montmorillon qui fêtera en septembre prochain le 10e anniversaire de sa création locale et à laquelle plus de 100 membres ont cotisé en 1945. Il parle des interventions en matière de différends entre patrons et salariés, des employeurs récalcitrants dont trois ont amené la CFTC à intenter une action en justice. Sur le plan économique, tous les efforts sont poursuivis afin d’obtenir que l’abattement de 25 % sur les salaires soit ramené à 20 %. « Il y a quelque chose de choquant, dit-il, à voir les salaires bloqués alors que le vin, le lait, la viande sont aussi chers ». L’enseignement professionnel a été organisé. Des cours de sténodactylographie et de comptabilité fonctionnent. Robert Thévenet parle ensuite des rapports avec la CGT considérée avec égard mais il ajoute : « Les évènements prouvent que l’unité organique est un vain mot ». « La CFTC a su bannir la politique de son sein ». « Aucune obligation confessionnelle n’y est de rigueur ». Quelques explications sur les armes de propagande : journal, affiches, et il termine par des considérations morales. « On comprend mal, souvent, le rôle du syndicalisme, puis, plus loin : « On est obligé de critiques certains patrons mais parfois aussi certains ouvriers car les droits créent des devoirs ». « Souhaitons voir des ouvriers montmorillonnais adhérer au syndicalisme – CFTC ou CGT – pour la libération de la condition humaine ».

JOUITTEAU, VICE-PRESIDENT DE L’UNION DEPARTEMENTALE

Succédant au président, M. Jean-Louis, qui exprima en quelques mots les difficultés que rencontrent dans leurs tâches les dirigeants syndicaux, la cordialité des rapports avec la CGT et les services officiels, Jouitteau s’attacha pour sa part à résumer l’action CFTC depuis la libération de la Vienne. « Un arrêté du 24 août 1944 a rendu aux syndicats leur liberté. Nous avons essayé de réveiller notre action et nos effectifs dans le département ont presque triplé ». Il aborda ensuite le problème des militants. « Ce n’est pas le travail d’une année qui a permis les avantages sociaux. Nous devons songer à nos enfants, c’est par un travail long que nous obtiendrons quelque chose. Notre intérêt est d’attirer les travailleurs, de les faire adhérer par devoir de solidarité. L’orateur en vint, lui aussi, au travail pendant l’occupation poursuivi la main dans la main avec la CGT. « Nous sommes partisans du pluralisme syndical. Nous nous refusons à une action politique quelconque. Nos principes ? Défendre le travailleur au point de vue social. La société est faite pour l’homme et non l’homme pour la société.

M. MISTOUFLET, AVOCAT-CONSEIL

Dernier orateur, M. Mistouflet va dire pourquoi, ancien salarié, il est à la CFTC, pourquoi il applaudit à l’union des travailleurs intellectuels et manuels, pourquoi il faut propager l’idée syndicaliste en France, où plus que partout ailleurs on est individualiste. « Pendant longtemps, l’employé, l’ouvrier ont été considérés comme des bêtes de somme ». « Une amélioration doit se faire par persuasion et par le perfectionnement des lois ».

Ayant dit que la CFTC avait toujours défendu la famille, son minimum vital et familial, qu’elle demande l’échelle mobile automatique, il stigmatise : cette catégorie de gens qui, disposant du capital, voudraient donner le minimum et garder le maximum ; les trusts à propos desquels il met en garde contre les formules édulcorées des nationalisations, exemple Banque de France où les mêmes sont en place. « Ne soyons pas dupes ».

M. Mistouflet conclura par un regard au-delà des frontières. « Nous appartenons à une grande famille. La fédération syndicale mondiale groupant une cinquantaine de pays étrangers vient d’être constituée mais une seule fédération nationale peut y représenter chaque pays. La confédération internationale des syndicats chrétiens refuse cette disposition. Il annonce enfin qu’un prochain congrès international se tiendra à Luxembourg où sera représentée la CFTC de la Vienne.

L’assemblée générale est terminée par le vote de l’ordre du jour déjà connu dans lequel il faut lire au 3e paragraphe « malgré les promesses » au lieu de « protestations » et « au coût de… la vie ».

 

 

le 11/11/2020 à 13:36

Source : Le Libre Poitou

conférence, création, effectif

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation