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Le meeting annuel de la CGT a attiré une nombreuse affluence.

Près de 1.200 personnes se pressaient mercredi dans la salle des fêtes et dans la cour de la Maison du Peuple, venues assister au meeting annuel du 1^er mai. Le bureau fut formé des personnes suivantes : président, M. Gibouin, secrétaire de l’Union départementale des Syndicats ; membres, M. Dupuis, secrétaire-adjoint ; M. Pothet, trésorier de l’UD ; M. Guerineau, représentant des cheminots ; Mme Rivereau de l’enseignement ; M. Limouzin, représentant des fonctionnaires ; M. Radisson, des P.T.T. ; M. Babin du bâtiment ; M. Despouy, de l’UJRF ; Mme Madelrieu, représentante des victimes du nazisme ; Mme Vergès, de l’UFF ; M. Charpentier, représentant des vieux travailleurs. Les partis socialiste et communiste étaient représentés par MM. Huyard et Bouloux.

Après avoir fait exécuter « La Marseillaise », le président donne la parole la parole à M. Dupuis qui, en quelques mots, parla de la Fédération Syndicale Mondiale : « 57 pays, dit-il, y sont représentés. Elle groupe 67 millions d’adhérents, de toutes races, de toutes classes et de tous les partis. Les réactionnaires comptaient sur ces différences pour nous écraser. Les évènements ont montré qu’ils s’étaient trompés. La F.S.M. lutte pour l’extermination du fascisme et pour éviter la guerre. Selon la maxime de la CGT, nous voulons : Paix, Bien-être et Liberté ».

M. Huyard prend ensuite la parole au nom du parti socialiste. « Il ne devrait pas y avoir de fête plus belle que celle du 1^er mai ».

Il aborde le chapitre de la Constitution et dit : « Pour la première fois une Constitution reconnaît les droits du travailleur ». L’orateur s’étend sur la discussion des articles 26 à 32 de la Constitution relatifs aux travailleurs. « C’est une des raisons qui nous pousse à dire OUI au référendum. Nous préférons, nous socialistes, un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Et, faisant allusion à la réunion des États généraux, le 5 mai 1789, M. Huyard ajouta : « C’est ainsi que le 5 mai 1946, nous gagnerons, une fois de plus, la bataille de la République ».

C’est ensuite M. Bouloux qui prend la parole au nom du parti communiste. Il dit, notamment : « La classe ouvrière, solidement organisée, prend conscience de sa force. Mais combien y en a t-il qui auront le courage de lire jusqu’au bout les 134 articles de la Constitution. C’est là une bonne action pour la réaction. Mais ces manœuvres seront déjouées parce que dimanche les OUI surpasseront les NON ».

Le président donne ensuite la parole à M. Fleury, représentant la Fédération postale, conseiller général de la Seine, qui, en un très long exposé, demande qu’on applique des mesures sévères contre les saboteurs de la Renaissance Française, donne un aperçu du travail de la CGT à son dernier congrès et demande à tous les travailleurs de voter OUI au référendum.

Un cortège est formé derrière les drapeaux et se rend à la statue de la Liberté, au pied de laquelle M. Fleury dépose une gerbe. M. Dupuis expose quelques revendications et c’est après le cri de « Vive la CGT » que tout le monde se disperse.