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Le syndicat de l'Union amicale du personnel civil de la manufacture d'armes réuni en assemblée générale le 11 courant, après les explications très détaillées fournies par son dévoué secrétaire, le camarade ABENOIST, sur l'essai de la nouvelle journée de neuf heures et après lecture de la circulaire du Conseil fédéral, a adopté à l'unanimité l'envoi de la lettre suivante à Monsieur le Colonel ABAUT, sous-inspecteur permanent des fabrications de l'artillerie :

"Le syndicat de l'Union amicale du personnel de la manufacture nationale d'armes de CHATELLERAULT, vivement ému de la situation qui va être faite aux ouvriers travaillant aux devis par l'essai de la journée de neuf heures, a l'honneur de vous adresser la demande suivante :

"Considérant que le personnel qui chôme depuis le mois d'avril 1903 la journée entière du samedi, ce qui réduit les heures à 50 par semaine, a vu disparaître, dans ce laps de temps, le peu d'économie qu'il avait pu faire.

"D'autre part, il a fourni le maximum de production, les devis étant établis sur la vitesse et le rendement des machines, il est matériellement impossible de pouvoir imposer au personnel un essai de la journée de 9 heures sans garantie de salaire ce qui serait plutôt un découragement.

"Cette garantie de salaire ne saurait d'ailleurs enlever la sincérité de l'essai étant donné que le personnel aura à cœur de faire tous ses efforts pour arriver à acquérir cette réforme de la durée de la journée et que la surveillance de nos chefs est assez sérieuse pour en garantir la sincérité.

"II est absolument nécessaire, si on ne veut pas que les ouvriers en soient victimes, que la garantie de salaire soit accordée à tous et nous vous affirmons que tous feront consciencieusement leur devoir.