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CHEZ LES OUVRIERS COIFFEURS

Le syndicat des ouvriers coiffeurs a tenu une réunion jeudi soir à la Maison du peuple. Cette réunion se tenait à la suite d’un différent existant entre les ouvriers coiffeurs et leurs patrons.

Un décret récemment pris par le ministre en accord avec le syndicat national ayant accordé une augmentation ayant effet rétroactivement à compter du 1^er juillet. Les patrons coiffeurs s’opposent à la mise intégrale en application de ce décret, se refusant notamment à appliquer la clause édictant le paiement du rappel du 1^er juillet, ne s’entendent à accorder l’augmentation qu’à partir du 1^er septembre. Devant ce refus, les ouvriers coiffeurs se voient contraints d’en référer à leur syndicat national.

Les tarifs actuellement en vigueur accordent à l’ouvrier coiffeur de notre région 30 % de la recette, alors que Paris se voit octroyer 40 %. Le syndicat régional demande l’application du tarif parisien dans toute la France.

D’autre part, basant leurs revendications sur les tarifs appliqués actuellement dans les salons de coiffure, les ouvriers coiffeurs disent notamment : » Le prix d’une coupe de cheveux est 7 fois plus fort en 1946 qu’en 1939. Le prix de la barbe est 11 fois plus fort. Un ouvrier coiffeur gagnant, en 1939, 210 frs par semaine, sans compter les pourboires, gagne actuellement 1.147 frs par semaine après 3 mois passés dans la même maison. Or, en tenant compte des augmentations ci-dessus indiquées dans le domaine des tarifs imposés à la clientèle, le traitement devrait être porté à 1.900 frs par semaine. Le syndicat proteste contre cet état de fait illogique.

Abordant la question de la récente grève de 2 h. effectuée par les patrons, les ouvriers coiffeurs tiennent à préciser qu’ils se désolidarisent de ce mouvement qui tendait à réclamer une nouvelle augmentation des tarifs appliqués aux clients, augmentation que certains patrons coiffeurs de France avaient d’ailleurs mis en vigueur de leur propre initiative.

Toutefois, après discussion, il semble que le syndicat des ouvriers coiffeurs aurait réalisé une certaine entente avec le syndicat patronal, entente portant sur un appui réciproque dans le domaine de leurs revendications respectives.

Les ouvriers et ouvrières coiffeurs sont convoqués lundi prochain à la Bourse du Travail.

Le syndicat des ouvriers coiffeurs nous prie d’insérer :
Il nous est signalé que certains patrons et dirigeants patronaux vont solliciter les ouvriers pour signer les pétitions. Le syndicat les met en garde et leur conseille de refuser catégoriquement toute signature. Qu’ils répondent qu’ils s’en référeront à leur syndicat et à leur fédération seuls responsables en cette circonstance.