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Tribune libre

M. Radisson nous adresse la communication suivante :

Le secrétaire responsable de la Fédération postale de la Vienne fait connaître qu’il n’a jamais appartenu et n’appartient encore à aucun parti politique, qu’il n’a jamais reçu et ne reçoit, encore d’ordre d’aucun parti politique, fut-il socialiste ou communiste, et que l’orientation syndicale des postiers de la Vienne est exclusivement dictée par la volonté librement et démocratiquement exprimée par ses adhérents régulièrement convoqués en assemblée générale. Entre temps, les revendications corporatives sont étudiées en commissions techniques et présentées ensuite à l’approbation de la commission exécutive responsable du bien-fondé et de l’harmonie de celles-ci. Les membres de cette commission exécutive, choisis spécialement en relation avec la catégorie des postiers qu’ils représentent, appartiennent à toutes les tendances politiques ou philosophiques, sans distinction, le nombre des sans parti se trouve y être dans une proportion importante. Cette commission exécutive a été élue librement et démocratiquement au cours d’assemblées générales effectuées successivement dans toutes les sections du département, les mandats de ces sections étant ensuite centralisés au cours d’un congrès départemental annuel tenu en janvier 46, qui a décidé du résultat définitif.

Parallèlement à notre organisation, en dehors de toute discipline syndicale, se développe une activité qui dira bientôt son nom si le succès lui sourit, c’est-à-dire si les postiers n’aperçoivent à temps vers quel destin elle les mène. A l’origine de cette activité, dans la Vienne, se trouve des responsables d’un parti politique, et je dois à la vérité de dire que ces militants politiques n’appartiennent pas au parti communiste. Ils appartiennent à un autre parti politique. Ce qui ne les empêche d’ailleurs pas de se proclamer violemment pour l’indépendance syndicale. Cette indépendance syndicale qui ne peut alors signifier que la dépendance du syndicat au seul profit de leur parti. Ce mouvement, cette lutte d’influence, comme l’écrivait récemment un journal du soir, est-elle uniquement guidée par des soucis revendicatifs propres aux postiers ? Non, car on voit aujourd’hui, malgré les assurances revendicatives obtenues par les Régies Financières avec l’aide de la CGT, se déceler dans cette corporation les mêmes manœuvres extra-syndicales, les mêmes surenchères plus dangereuses encore qu’inutiles au succès revendicatif, dont le résultat le plus certain sera, si nous n’y prenons garde, de démembrement à bref délai de nos organisations syndicales. Quant au parti, ou plus exactement à la fraction d’un parti qui est à l’origine de ces manœuvres, la simple observation géographique des mouvements répétés d’indiscipline syndicale est suffisamment éloquente à tous les militants syndicaux avertis pour qu’il soit inutile d’y ajouter un nom.

Dans la Vienne où tous les militants syndicaux responsables se sont toujours efforcés d’aplanir ces divergences pour le plus grand profit de l’unité syndicale, nous ne pouvons que regretter l’attitude de quelques rares camarades qui, en suivant l’action indisciplinaire de quelques meneurs, cèdent plus ou moins alignés inconsciemment aux exigences de ces fractions politiques bien avant de considérer l’intérêt général des postiers.

Le secrétaire départemental de la F.P.