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0288004/12/1946POITIERS

UN COMMUNIQUÉ DU SYNDICAT OUVRIER DE LA PILE LECLANCHÉ

Nous recevons la communication ci-après :

Un communiqué publié récemment dans la presse poitevine à la demande de la direction de la société de La Pile Leclanché à Chasseneuil laissait croire que le personnel de cette usine avait fait grève pour protester contre le non-acquittement de son ex-directeur, M. Michel, condamné à 5 ans d’indignité nationale.

La rédaction de cette information était tendancieuse, car le personnel n’a pas du tout fait grève pour désapprouver la décision du Tribunal.

En effet, la direction de la société a obligé tous les ateliers à débrayer menaçant de couper le courant si les ouvriers ne s’assemblaient pas à la cantine de l’usine où des précisions devaient être fournies.

Là, on leur expliqua que c’étaient tous les ouvriers qui étaient condamnés en la personne de leur ex-directeur et qu’ils devaient donc protester contre cette soi-disant erreur judiciaire.

Il fut ajouté que l’heure ainsi perdue serait payée intégralement (ce qui fut fait par la suite) ; il fut même proposé de faire récupérer le temps perdu si le lendemain cette manifestation continuait.

Tel est le déroulement des faits ; de là à les traduire par le mot de grève, il n’y avait qu’un pas, qui fut vite franchi. C’est en réalité, une véritable provocation de la direction prise d’une subite passion de retour d’âge pour la grève. Nous les avons cependant connus autrefois, et prêts à le redevenir, des ennemis féroces des grèves justifiées.

Le syndicat, qui élève une protestation vigoureuse contre de tels agissements, rappelle à la direction :
1. Que c’est elle et seulement elle qui a fait grève, car tous les ouvriers, ceux qui ont connu Michel (1/3 du personne actuel) et les nouveaux, ne désiraient pas manifester pour essayer de faire pression sur les pouvoirs publics (tel était le but poursuivi) d’un collaborateur condamné comme tel.
2. Que Michel est condamné et que cette sentence entraîne toutes les conséquences de droit que nous saurons bien faire appliquer.
3. Que l’économie française a été privée uniquement par cet arrêt de travail de la production qui aurait été obtenue pendant les 400 heures de travail ainsi perdues.

Le syndicat CGT de la Sté de la Pile Leclanché

 

 

le 14/11/2020 à 15:50

Source : Le Libre Poitou

pile, grève, protestations, communiqué

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