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Placée sous la présidence de Mme Mallet, veuve de l’ancien président de l’Union locale et mère d’un déporté décédé en Allemagne, la réunion de la CFTC s’est déroulée dimanche après-midi à la mairie en présence de M. Jean-Louis, président, et M. Gagnaire, secrétaire de l’Union départementale, M. Ledoux, secrétaire de l’Union locale.

Robert Thévenet, secrétaire local, développa dans son rapport l’activité depuis le mois d’avril 1946. M. Jouitteau, vice-président de l’Union départementale, traita de la Sécurité sociale et des élections au Conseil d’administration de cette caisse qui auront lieu en février 1947. Me Mistouflet, avocat-conseil, exposa ensuite largement les travaux des confédérations internationales ouvrières (marxiste et chrétienne) et ses impressions de voyage à Amsterdam où des délégués de certaines centrales étrangères ne purent se rendre qu’au prix de sérieuses difficultés. « Les relations syndicales internationales sont susceptibles d’être améliorées » dit Me Mistouflet qui rendit, en passant, un hommage particulier à Pauwels, président de l’Internationale chrétienne, tué dans l’accident de l’avion qui le conduisait aux travaux du B.I.T. à Québec.

Dans les pays adhérents à la C.S.I.C. la législation sociale est en avance sur les conceptions de la CFTC, dont le plan fut en conséquence jugé assez révolutionnaire par les délégations présentes à Amsterdam.

L’avocat-conseil fit l’éloge de la Hollande où les taudis sont inconnus, où la jeunesse forte, jouit des conditions de vie supérieures avec des salaires moyens de 6.000 frs. Les loyers comptent pour une part de 20 à 25 % dans les budgets. Les denrées comestibles, plus spécialement la charcuterie, ne dépassent pas les 120 francs le kilog, le marché noir y est pratiquement inconnu. Par contre les conditions d’habillement sont peu favorables. Dans ce pays où le français est obligatoirement enseigné au-dessus de 14 ans, qui, par ailleurs, n’avait pas connu la guerre depuis plus de 100 ans, l’organisation syndicale tient un rôle appréciable. Les luttes de tendance n’y sont pas totalement inconnues. La centrale chrétienne, à la fois catholique et protestante, est la plus importante.

Me Mistouflet se félicite des relations syndicales entre chrétiens et travaillistes qu’il désire voir s’instaurer en France. Dans la Vienne en tout cas, où les syndicats ouvriers sont représentés dans 47 commissions économiques ou sociales, les rapports entre CGT et CFTC sont des plus cordiaux.

M. Jean-Louis, en couronnant son exposé, annonce que dans la deuxième quinzaine de décembre, une permanence de la Sécurité sociale sera ouverte à Montmorillon.