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0289116/12/1946POITIERS

LA CFTC DÉFINIT SA POSITION

Une centaine de personnes étaient réunies dimanche matin dans la salle de la Justice de paix où la Confédération française des Travailleurs chrétiens s’étaient réunis afin de faire connaître à ses adhérents quelle était sa situation et la position à prendre pour l’avenir.

Un orateur de Bordeaux, M. Gaillard, qui devait prendre plus tard la parole, était entouré de MM. Édouard Jean-Louis, président ; Rivaud, Jouiteau, vice-présidents ; Gagnaire, secrétaire et Billouin, trésorier.

M. Billouin présente le rapport financier de l’Union départementale et de l’Union locale. Puis M. Jouiteau prend la parole. Tout d’abord il regrette que les adhérents ne montrent pas plus d’activité. « Il est impossible qu’une réunion de syndicats fonctionne avec le concours de 2 ou 3 adhérents seulement ». A propos de la commission d’assainissement des prix : « il est anormal que l’État fixe des taxes et que ces taxes ne soient pas appliquées. Le rôle de cette commission est d’éduquer les consommateurs parce qu’ils ne sont pas suffisamment informés ».

M. Jouiteau regrette que les subventions de la Sécurité sociale n’aillent pas aux colonies de vacances confessionnelles et demande à chacun de ses membres d’amener des adhérents. « Nous ferons tout notre possible pour trouver du travail à ceux qui n’en ont pas ».

M. Gaillard prend ensuite la parole pour exposer la situation du syndicalisme. « La CGT est matérialiste, tandis que la CFTC est spiritualiste et professe le respect de la personne humaine et de la famille ; elle est libre de toute attaque politique ». L’orateur s’inquiète du désintéressement de la masse ouvrière envers la CFTC. « C’est notre aspect confessionnel qui retient loin de nous le bloc des travailleurs. De plus nous avons trop de syndiqués passifs et pas assez de vrais syndicalistes ».

M. Gaillard pense que la discipline et l’action centralisée sont les seuls moyens d’arriver à un résultat probant. « Vos relations avec les patrons doivent être fermes, dignes, loyales… à cette condition, nous serons vraiment des indépendants ». Pour conclure l’orateur déclare : « Il faut que nous soyons persuadés de la grandeur de notre syndicalisme. Il faut absolument que le capitalisme craque ! ».

Avant que M. Gaillard prenne la parole, M. Jouiteau lut une motion qui fut adoptée, adressée à M. le Préfet de la Vienne.

« M. le Préfet, depuis plusieurs jours déjà la presse poitevine se fait l’écho d’un scandale qui frappe de stupeur tous les honnêtes travailleurs qui se trouvent atteints et blessés dans leur honneur. En effet, celui qui doit être leur chef et l’arbitre entre les travailleurs et les employeurs est accusé nominalement de marché noir. Nous nous étonnons, M. le Préfet, de constater qu’aucune sanction n’ait été prise jusqu’à ce jour, soit contre ce fonctionnaire à la conscience si facile, soit contre les détracteurs du représentant qualifié du Ministre du travail ».

 

 

le 14/11/2020 à 17:05

Source : Le Libre Poitou

assemblée générale, protestation, syndicalisme

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