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L’année 1946 est le point de départ de la volonté de résurrection de la ville de Civray. Hormis les industries mécaniques que nous verrons dans de prochaines éditions, l’industrie textile, toute récente à Civray, est en voie de démarrage avec deux nouveaux établissements spécialisés dans la confection d’articles textiles.

Les vêtements de travail

La fabrique de vêtements de travail, montée en mai dernier « Aux Ondines », par M. Michel David, ancien prisonnier de guerre, emploie actuellement une soixantaine d’ouvrières dont une partie travaille à domicile. Une chaîne de machines à coudre, une découpeuse et un pressing sont les facteurs essentiels permettant l’exécution en grande série, des vêtements de travail. L’entreprise qui a un débit hebdomadaire de tissus évalué à 1.000 mètres, escompte des perspectives bien supérieures si, toutefois, l’approvisionnement en matières premières est plus abondant.

La fabrique de chemises Buthaud

Autre industrie civraysienne toute moderne et toute nouvelle que cette fabrique de chemises Buthaud, que M. Hamelin, chef-comptable de la maison, a bien voulu nous faire visiter. C’est un vaste bâtiment largement éclairé et aéré par de nombreuses vitres, où s’affairent 42 ouvrières uniformément habillées de tablier bleu ciel.

L’aménagement de l’atelier, qui n’est pas complètement terminé, comprendra tout le matériel moderne désirable : douche pour les ouvrières, éclairage spécialement étudié pour ne pas fatiguer la vue, chauffage central perfectionné concourront à faire de l’usine un lieu où il fait bon travailler.

Depuis le 1^er mai 1946, une chaîne comprenant 23 ouvrières travaille 8 heures par jour, du lundi au vendredi soir. Cinq minutes de délassement toutes les heures, épargnent au personnel l’abrutissement provoqué par un travail fixe et constant.

Actuellement la deuxième chaîne est montée. Quelques nouvelles « recrues » étudient et se mettent au courant du travail demandé. Lorsqu’un autre matériel neuf pourra être livré, une troisième chaîne complètera l’usine qui atteindra alors le plafond de sa production.

Pour l’instant les chemises arrivent à la fabrique en pièces détachées, le tissu étant découpé aux ateliers de Poitiers. Bientôt une machine moderne sera installée dans les sous-sols de l’usine et les pièces de tissus seront découpées et distribuées sur place. Ainsi la maison possèdera une entière autonomie de fonctionnement sans le concours des filiales extérieures.

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Le débit actuel de l’usine, de l’ordre de 400 chemises par jour, monte constamment. Pour favoriser la production la direction consent une prime de production ce qui a pour effet d’encourager fortement le personnel.

Civray possède, dans la chemiserie Buthaud, une belle industrie locale où tout a été mis en œuvre pour obtenir un rendement maximum dans des conditions les plus favorables pour les ouvriers. Il serait souhaitable que de nombreuses entreprises se soucient, à l’instar de cette réalisation, de la marche du progrès social.

Jean Péricat