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0290208/01/1947CHATELLERAULT

APRÈS LA FÊTE DE L’ARBRE DE NOËL DE LA MANUFACTURE

Dans nos précédentes éditions nous avons rendu compte de la jolie fête organisée par le comité des œuvres sociales de la Manufacture et qui remporta un très beau succès. Nous avions promis à nos lecteurs de revenir sur le rapport présenté par M. Foucault. Aujourd’hui nous tenons promesse en en donnant les passages essentiels.

Rapport de M. Foucault.

Après avoir rappelé les difficultés dans lesquelles il dut présenter un rapport au Ministre de l’armement, M. Foucault poursuit :

« C’est ainsi que nous avions été amenés à déclarer, pour la première fête de noël, tenue dans cette salle, que notre meilleure porte de salut était celle que nous saurions ouvrir nous-mêmes, qu’il était indispensable, sans nuire en quoi que ce soit à l’autorité de la Direction, que certaines barrières sociales du reste factices, soient renversées, et nous nous sommes effectivement employés depuis ce temps, à réaliser l’Union qui va de l’ingénieur au manœuvre, en passant par les techniciens, les agents de maîtrise et les ouvriers, union qui a été à la base de nos succès passés et qui demeure la base de nos succès futurs, parce que, fin 1944, des ouvriers, malgré l’hiver, dans des ateliers sans toit et sans feu, travaillaient d’arrache-pied pour lancer la chaîne du fusil-mitrailleur, ils accomplissaient à ce moment un double devoir : d’abord fournir à nos soldats les moyens efficaces d’aider nos alliés à porter le coup de grâce à la bête nazie et fournir du travail à ceux de leurs camarades qui se trouvaient encore à l’extérieur ».

Puis M. Foucault analyse les phases diverses par lesquelles dû passer l’établissement. Ce fut d’abord une menace de licenciement de près d’un millier d’effectif par suite de la compression des crédits du Ministère de l’armement. Mais vint alors le programme de reconversion établi par M. Charles Tillon. Pour Châtellerault ce programme présente de gros intérêt et il est du devoir de tous les châtelleraudais de bien vouloir le comprendre.

« J’ai examiné, parce que tel est notre devoir, le budget primitif pour 1947 de notre bonne ville de Châtellerault. - poursuite M. Foucault – et j’ai pu constater avec satisfaction que le nombre de centimes pour l’année 1947 est ramené de 2.696 à 1.795, la valeur du centime étant passée de 3.893,55 à 7.009,68 en raison de l’intégration de la Manufacture dans le système financier local ».

Après avoir remercié l’ingénieur principal Martin « père de notre fusil de chasse », parla en quelques mots de l’école d’apprentissage et fait connaître la décision de M. Tillon d’envoyer les apprentis pour trois jours à Murat, l’orateur en arriva à la partie essentielle de son exposé :

« Et nous savons ainsi qu’il entre dans l’intention de la D.E.F.A de créer à Châtellerault une école nationale d’apprentissage où tout ce qui pourra être créé en faveur de la jeunesse, jardin de repos, restaurant, foyer, salle de jeux, bibliothèque, pourraient trouver place. Nous connaissons déjà l’emplacement qui lui sera attribué de façon certaine mais il ne nous est pas encore permis de pouvoir indiquer à quelle époque ce projet verra définitivement le jour ».

Parlant de l’U.S.M.A.C il déclare : « notre club est en train de devenir un grand club ». Les résultats de cette année sont très satisfaisants. Arrivant au sujet financier il dit : « Le bilan financier de notre club s’établit ainsi pour l’année 1946 : recette, 456.433 frs ; dépenses, 347.148 frs ; reste en caisse : 109.286 frs ».

L’orateur continue son rapport.

Nous avons également continué à la vente du bois pour nos ouvriers. Au 1er janvier de cette année, le total des opérations s’était élevé à la somme de 1.435.370 francs laissant aux œuvres sociales un bénéfice de 100.000 frs. Nous n’avons pas pour cela oublié les vieux retraités de la Manufacture, c’est ainsi que grâce à l’un des membres actifs d’une vieille famille châtelleraudaise dont je tairais le nom puisque sa modestie l’exige, nous avons pu fournir du bois de pin à 300 frs le stère et des fagots à 6 frs.

« Notre société de secours mutuels établit ainsi ses comptes de fin d’année : cotisations versées par ses adhérents : 426.780 frs. Secours distribués : 321.590 frs ; reste en caisse : 165.198 frs.

« Certes les secours que nous avons pu distribuer à ce jour nous paraissent nettement insuffisants, mais que l’on oublie pas surtout que nous vivons uniquement que des cotisations de nos adhérents, mais dès cette année des secours officiels importants seront réservés à deux des groupements ayant fait montre de la plus grande activité et nous pensons être de ceux-là, la généralité des clients de la Manufacture fera le reste puisque nous avons décidé de prélever 0,50 pour cent par fusil de chasse, somme qui sera réservée à notre caisse de solidarité.

« Comme il faut de temps à autres se détendre et se distraire, nous avons organisé cette année deux bals. L’un, celui du 1er mars 1946, a réalisé un bénéfice, tous droits et frais payés, de 117.632 frs 40 ; celui du 26 octobre : 145.434 frs. Nous avons voulu essayer de créer à l’intérieur de cet établissement une coopérative ouvrière de consommation, nous estimions en effet que les prix pratiqués dans cette ville, compte tenu géographique, étaient très supérieurs à ceux qui auraient dû être pratiqués. Nous avons la certitude absolue d’avoir contribué non seulement au maintien mais à la baisse des prix des produits saisonniers et même de la viande.

« Les perspectives d’avenir de notre coopérative sont celles-ci : 1.900 familles représentant 800 personnes se sont spontanément offertes à souscrire une action, le produit de cette action joint aux 312.608 frs de bénéfices réalisés nous permettra, dès l’aménagement de notre local, de pouvoir démarrer définitivement.

« Le produit des fêtes de fin de Noël 1945 se chiffre en bénéfice de 119.170 frs. Je note que nous n’avons pu en cours d’année ristourner 25.000 frs à la caisse de solidarité et 10.000 à la caisse du syndicat des retraités. Je passe sous silence les nombreuses subventions de 1.000 frs accordées à divers groupements. Il reste donc dans cette caisse 81.020 qui servent à l’achat et à l’organisation des fêtes comme celle-ci et c’est parce que cette organisation coûte très cher que des quêteuses et quêteurs vont passer parmi vous ainsi qu’il en est fait les précédentes années (cette quête rapporta 5.277 frs).

« Les différents secteurs d’activité de la Commission des œuvres sociales de la M.A.C. sont donc à la tête, au 1er janvier 1947, d’une somme de 939.116 frs 40. Nous nous déclarons satisfaits d’un tel résultat et nous souhaitons que notre prochain comité médico-social pourra sinon améliorer la situation, mais soulager de nouvelles misères à la suite ».

 

 

le 15/11/2020 à 13:42

Source : Le Libre Poitou

oeuvres sociales, comité, historique

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