0290717/01/1947CIVRAY
L’industrie mécanique est sans conteste la plus importante de Civray. Une entreprise de construction métalliques dont les travaux rayonnent sur toute la France et une fabrique de dents de faucheuses approvisionnant notre pays et l’étranger en pièces détachées, donnent à la ville une renommée et une importance certaine dans les milieux industriels.
L’entreprise de constructions métalliques
M. Bonnet, maire de Civray, assume la lourde charge de la direction de l’établissement qui, par son importance, rivalise avec d’autres entreprise de grande envergure.
C’est un immense bâtiment métallique (comme il se doit) de 128 mètres de long, occupant une superficie de 6.500 mètres carrés, muni de 2 ponts roulants de 6 tonnes, des ponts transversaux et d’un embranchement sur la voie ferrée.
Vous entrez dans un atelier ou riveteuses et forges vous donnent l’ambiance de ces grosses fonderies de l’est. Là 80 ouvriers besognent à l’élaboration de fragments de ponts, de pylônes, etc..., dans un bruit ahurissant. A l’entrée, les pièces de fer sont tracées par des ouvriers spécialisés qui délimitent les points à percer pour la mise des boulons ; plus loin d’est le perçage de plusieurs plaques à l’aide de foreuse de gros calibre. Le stade suivant consiste dans l’assemblage provisoire des différentes pièces au moyen de boulon. Une fois monté, le tronçon de pont ou le pylône passe au rivetage définitif, puis à la peinture avant d’être transporté sur les lieux de son installation.
Tout ce travail manuel considérable a fait d’abord l’objet de travaux attentifs du bureau d’étude où plusieurs dessinateurs avertis calculent et conçoivent les projets.
L’entreprise rayonne sur toute la France
Les constructions métalliques civraysiennes contribuent au relèvement de la France. Dans toutes les régions de notre pays les travaux de l’usine de Civray sont présents et notamment sur nos réseaux de chemins de fer dont la SNCF absorbe environ 85 % de la production. L’entreprise a travaillé à la construction des poteaux de caténaire pour l’électrification de la ligne Sète-Nimes ; elle fournit de nombreux poteaux aux gares de Poitiers et Juvisy, enfin elle a commencé le montage des signaux de potence de la ligne Paris-Lyon.
Mais l’activité de l’entreprise ne s’arrête pas là et de nombreux ponts métalliques de l’ouest et du sud-ouest endommagés par faits de guerre, ont été réparés par les « constructions métalliques ».
La société Portejoie-Brunet et Lavaud
C’est encore une nouvelle branche de l’industrie mécanique civraysienne que la fabrique de dents de faucheuse de la société anonyme Portejoie-Bunet et Lavaud. Son directeur, M. Portejoie, qui a eu à souffrir deux années dans les bagnes nazis, a donné à cette entreprise un éclat et un rayonnement tout particulier. L’usine, munie d’un matériel assez perfectionné, est en passe de devenir une usine modèle. Du matériel neuf et ultramoderne permettra bientôt à l’établissement un plafond assez élevé en fournissant pour l’agriculture française des pièces détachées pour machines agricoles de tout premier choix.
Jean Péricat
le 15/11/2020 à 16:03
Source : Le Libre Poitou
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