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0293812/03/1947MONTMORILLON

VERS LE CLASSEMENT EN DEUXIÈME ZONE

Montmorillon, on le sait, et les salariés mieux que quiconque, est classé en troisième zone pour la détermination des salaires, c’est-à-dire que l’abattement est de 25 % sur les tarifs appliqués à Paris principalement.

Pendant le même temps, Chauvigny par exemple, ne supporte que 20 %. Les salariés de Montmorillon ne voient pas très exactement pourquoi.

Leur intention n’est pas, oh mais pas du tout, de désirer un nivellement par la base. Il est juste, il est nécessaire, pensent-ils, que Chauvigny, petite ville ouvrière et industrielle où l’indice du coût de la vie n’est pas inférieur de 20 % à celui de la capitale, bénéficie d’un taux d’abattement déjà excessif. Ce qu’espèrent les salariés d’une sous-préfecture jusqu’à nouvel ordre démographique 3e ville du département, c’est une réduction de 5 % de l’abattement actuellement en vigueur. Qui pourrait prouver que la vie est plus dispendieuse dans des chefs-lieux du canton qu’à Montmorillon même ? Il y a là une anomalie flagrante qui appelle promptement la justice.

Les syndicats locaux, CGT, CFTC, s’attachent énergiquement à la faire aboutir.

Quand obtiendront-ils gain de cause ? On voudrait croire à échéance proche. La patience cependant est de rigueur dès lors qu’une décision est subordonnée à une étude ministérielle englobant une multiplicité de réclamations analogues.

Voici en effet la réponse faite en date du 6 mars par le Ministère du travail au secrétaire local de la CFTC qui avait, le 20 février, demandé quelle suite pouvait être donnée à la demande syndicale de classement en 2e zone de Montmorillon.

« J’ai l’honneur de vous faire connaître que la question de la révision de l’arrêté du 19 juillet 1945 fixant les zones territoriales pour la détermination des salaires est à l’étude dans mes services et qu’il a été pris note de votre demande.

« Les modifications qui pourraient intervenir au règlement actuel des zones territoriales de salaires devront d’ailleurs être préalablement soumises à la Commission supérieure des Conventions collectives en application de l’article II de la loi du 23 décembre 1946, relative aux conventions collectives de travail ».

Lorsque des experts éminents, des savants, des professeurs hautement qualifiés ont évalué le minimum vital dans des conditions telles qu’un salaire mensuel de base de 7.000 fr. en première zone s’avère actuellement indispensable à sa garantie, que compte tenu de l’abattement de 25 % ce minimum ressort pour Montmorillon à 5.250 fr. et qu’en réalité des salaires sensiblement inférieurs ne sont pas une exception, les ouvriers montmorillonnais sont légitimement fondés à demander la diligence des services ministériels.

Nous en avons interrogé plusieurs, honnêtes, travailleurs. Aucun d’eux ne demande la prospérité dans une période où cette aspiration leur apparaît à l’évidence prématurée. Mais tous voudraient tout de même bien se détacher d’une hantise quotidienne, boucler avec moins d’artifice un budget sans prétention, assurer au foyer la décence. Est-ce là une exigence ?

En attendant l’essor économique et ses heureuses conséquences, qu’on leur reconnaisse au moins les avantages accordés avec raison à d’autres populations ouvrières. Ce ne sera encore une fois que justice.

G.C.

 

 

le 17/11/2020 à 17:53

Source : Le Libre Poitou

salaires, zones de salaires

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