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L’Union locale des syndicats de la CGT a manifesté hier, de la manière dont nous relatons plus loin.

Faisons état tout d’abord de la réunion tenue lundi soir à la Mairie.

Devant un large auditoire de syndiqués, les militants ont passé en revue, dans des conversations familières, la situation sociale sous ces différents aspects.

M. Courault présidait. Prenant le premier la parole, M. Remblière, secrétaire de l’Union locale, émit une recommandation essentielle vers une propagande intense en faveur de l’union ouvrière, puis aborda une revendication particulièrement intéressante celle du classement en deuxième zone des salaires de la ville de Montmorillon, considération importante par ses répercussions dans le secteur de l’alimentation, également pour la revalorisation des allocations familiales et la retraite des vieux. Cette mesure aurait par ailleurs l’avantage d’améliorer les conditions des salariés, sans pour cela, contrarier la politique gouvernementale de baisse. Le contrôle des prix dans les magasins et le signalement des infractions est plus pratiquement du ressort des ménagères. M. Ramblière recommande aux syndiqués de faire, dans ce sens, œuvre utile auprès de leurs femmes.

Les entraves aux nationalisations furent développées par le secrétaire syndical qui en vint ensuite à la Sécurité sociale, dont l’application depuis le 1^er juillet 1946, avec couverture de tous les risques, place la France à la tête, dit-il, de tous les pays du monde dans l’ordre du progrès social.

Le minimum vital fit d’autre part l’objet d’échanges de vue, puis divers détails furent arrêtés concernant la manifestation publique.

M. Dintras, secrétaire du syndicat des métaux, intervint à plusieurs reprises. Il indique notamment les deux points de désaccord avec la CFTC relatifs à la manifestation, c’est-à-dire la défense de la République, but considéré par elle, comme extra syndical dans les conventions collectives. Il fit part également de la démission de M. Jean Louis du poste de président départemental de la CFTC et de son adhésion à la liste cégétiste et à la liste de Sécurité sociale, en faveur desquelles une campagne va s’ouvrir.

M. Courault conclut les débats par quelques mots de recommandation afin que la force syndicale ouvrière prenne confiance de son rôle dans les conjonctures actuelles.

La manifestation

A 18 h. 30, 200 personnes groupées place de la Mairie, formaient un cortège précédé du drapeau tricolore et de 7 pancartes portant des inscriptions lapidaires : « Montmorillon, ville urbaine », « Application réelle de la baisse », « en prison les fraudeurs », « application du minimum vital », « Vive les conventions collectives », « Défense de la République », « Au travail les oisifs ».

Par la place du Marché couvert, la Grand’Rue et le Bd de Strasbourg, les manifestants, ouvriers, ménagères, se rendirent à la sous-préfecture. Une délégation remit à M. le sous-préfet une lettre de revendications telles que nous les avons déjà publiées.

M. Cendo, dans un entretien très courtois, expliqua les difficultés de l’heure et les efforts entrepris dans le but d’aboutir à des solutions satisfaisantes, en particulier pour le classement de Montmorillon en deuxième zone. Répondant au désir exprimé par la délégation, M. le sous-préfet s’adressa ensuite aux manifestants et les assura de tout son dévouement dans l’exercice de son autorité pour l’aboutissement de leurs revendications.