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Montmorillon : Tout magasin fermé, toute rue déserte, a respecté dans le calme le repos commémoratif du travail. Aucune activité, même pas les promenades massives interdites par le froid. Les boulistes cependant se sont entraînés sur la place St-Martial et les footballeurs sont allés, route de Limoges, s’entraîner avant la rencontre amicale avec Chauvigny. Exceptons encore les bals, les cinémas en soirée et nous aurons tout dit.

Manifestation syndicale à l’Hôtel de ville

Le but qu’avaient recherché la CGT et la CFTC de Montmorillon fut atteint par une réunion qui fit salle comble à l’hôtel de ville et au cours de laquelle plusieurs militants prirent la parole.

M. Ramblière, secrétaire de l’Union locale de la CGT, présidait la séance, assisté de M. Thévenet, secrétaire local de la CFTC et de M. Dimiras, secrétaire local des métaux.

M. Thévenet de la CFTC

M. Robert Thévenet, le responsable de la CFTC locale tint à remercier les dirigeants de la CGT de leur cohésion et rappela les contacts fréquents qu’il avait avant-guerre avec M. Jean Guillon. Après avoir recommandé que des appels soient faits par des moyens approprié aux travailleurs non syndiqués, M. Robert Thévenet demanda le réaménagement de l’acompte provisionnel, une action locale pour la baisse des prix, la reclassification de Montmorillon, mesure d’ailleurs en bonne voie.

M. Commelin, secrétaire de la CGT

M. Commelin secrétaire départemental de la CGT, venu spécialement de Poitiers, tira les enseignements de ce 1^er mai. M. Commelin applaudit à son tour à l’unité des vues revendicatives avec le syndicat chrétien, mais regrette qu’il n’y ait pas une seule centrale syndicale qui leur donnerait plus de poids.

« La liberté est entière au sein de la CGT qui, dit-il, n’est ni anti-cléricale, ni l’organe d’un parti ». Et de tracer longuement la balance établie par la classe ouvrière depuis la libération.

Sur la création d’un nouveau mouvement, le secrétaire départemental donne son point de vue : « Il faut que la démocratie gouverne le pays, car il est préférable de discuter autour d’une table que de voir un seul homme dicter sa loi. On l’a vu en Italie, en Allemagne et encore en Espagne ».

Et M. Commelin, après avoir appelé les jeunes à se syndiquer, à militer, conclut en disant :
« La CGT défend les travailleurs, restons unis au sein de la classe ouvrière ; Union dans une seule CGT pour la défense de la République, la défense de la France contre tous ceux qui la menace ».

M. Souchaud

M. Souchaud, représentant du parti communiste fait remarquer que le caractère du 1^er mai s’embourgoise un peu. Il était autrefois une manifestation de lutte, grâce à l’action des militants syndicalistes. Puis il demande à tous les ouvriers de comprendre leur devoir syndical, après qu’il eut rapproché par des images le point commun entre communistes et catholiques.

M. Thevenet revient pour réfuter l’allure confessionnelle que l’on attribue dans le public à la CFTC et donner les raisons pour lesquelles il n’est pas partisan de l’unité organique.

M. Commelin lui répond par les preuves de celle réalisée au congrès de Toulouse en 1935.

Cette réunion syndicale, tenue dans une atmosphère de parfaite sympathie se termine par l’adoption à l’unanimité d’une résolution qui comporte les vœux suivants :
- Rester unis pour l’amélioration des conditions d’existence des travailleurs.
- Réclamer avec force que soit solutionnée la question du minimum vital.
- Demander que le plafond de l’impôt sur les salaires soit porté à 84.000 francs.
- Réclamer des mesures énergiques en matière de baisse des prix.
- La confiscation des stocks illicites.
- Le châtiment impitoyable des trafiquants et des fraudeurs.
- L’institution d’un coefficient minimum de majoration des prix par rapport à 1938.
- La suppression des intermédiaires inutiles.
- La mise au travail de tous les oisifs de 18 à 55 ans.
- La discussion immédiate des conventions collectives.
- La reconnaissance de Montmorillon en ville urbaine.