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Un ordre du jour des employés de banque de Poitiers

On nous communique :

Les employés de banque de Poitiers, réunis à 10 heures, à la Maison du peuple, protestent contre les affirmations de messieurs les Ministres.

Pour les employés de banque, en effet, il ne s’agit pas à proprement parler d’augmentation mais uniquement de réajustement de salaires. Devons-nous rappeler que beaucoup de nos camarades touchent le minimum vital, soit 5.950 frs ; que des démarcheurs devant faire un parcours pénible en bicyclette (60 à 80 kms), touchent le même salaire et que les anciens dans la profession n’ont, par exemple, que 6.855 fr pour 30 ans de présence. Il s’agit donc uniquement de passer du traitement de « femmes de ménages » au traitement « d’employés » ayant des connaissances professionnelles et bien souvent des responsabilités.

Les employés de banque rappellent que les employeurs n’ont pas encore tenu les engagements pris dès septembre 1946.

De ce fait les employés de banque déclinent publiquement toutes les responsabilités et les répercussions d’une grève qu’on les oblige à faire, pour faire appliquer des revendications considérées comme justes.

Ils affirment que leurs augmentations n’atteindront surement pas 60 milliards, car les demandes des employés portent surtout sur l’amélioration des petits et moyens salaires.

Ce n’est certainement pas même avec 10.000 francs que les employés pourraient faire fructifier la vente des produits de luxe du marché noir. Sur ce point, ils s’étonnent que le gouvernement, partisan de la baisse des prix, puisse encore parler de marché noir. Ce n’est donc pas l’application d’une mesure destinée à favoriser l’inflation, mais une juste revalorisation de la profession que les employés, tous fraternellement unis, sont décidés à faire aboutir.