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0308601/12/1947POITIERS

UNE LETTRE DU SYNDICAT DU BATIMENT ET DU BOIS À M. GARNIER

L’Union des syndicats du Bâtiment et du Bois, sous la signature de M. Ragonneau, nous communique la lettre suivante qu’elle a transmis à M. Gernier, président de la Chambre patronale du Bâtiment et des Travaux publics :
« Monsieur le Président,
« Le problème des salaires est, comme vous le savez déjà, reposé avec insistance par nos organisations syndicales, à cause de la hausse continuelle du coût de la vie et du poids lourd des impôts.
« De plus, nous constatons un désordre complet dans les barèmes de salaires existant du fait des salaires payés à des taux différents selon les conditions particulières des entreprises et de l’écrasement de la hiérarchie des salaires opéré par les dernières décisions ministérielles.
« Ainsi, les salaires sont insuffisants pour tous les travailleurs de nos industries. Nous avons donc décidé de vous réclamer l’examen rapide de cette situation pour obtenir :
« La fixation du taux d’un acompte provisionnel pour attendre la révision générale des salaires et des prix réclamés par la CGT et devant avoir lieu, selon les promesses gouvernementales, avant le 1er décembre prochain. Cet acompte ne devrait pas être inférieur à 20 pour 100 des salaires payés, tout en demandant pour nos industries, un relèvement de salaire de 10 pour 100 par rapport aux salaires des autres industries.
« Aussi élevés que ces derniers chiffres puissent paraître, ils sont encore loin de ce que nous serions en droit de réclamer pour établir la valeur nominale du salaire payé en avril 1945. A cette époque, l’indice des prix de détail était de 400 environ. Il dépasse aujourd’hui 1.200, soit trois fois plus. Le salaire horaire du manœuvre ordinaire devrait donc passer de 20 à 60 francs pour compenser la hausse du coût de la vie enregistrée depuis 1945.
« Vous comprendrez sans peine que les travailleurs ne peuvent plus attendre, car la détresse est grande dans les foyers ouvriers. Les indemnités provisionnelles permettront de soulager un peu et immédiatement le poids devenu insupportable du coût de la vie.
« Pour examiner les questions posées par la présente et déterminer les moyens de leur donner, au plus tôt, une réponse favorable, nous vous serions gré d’accepter de rencontrer une délégation de l’USBB. Cette rencontre pourrait avoir lieu dès que possible, c’est-à-dire dans les prochains jours de décembre.
« En exprimant la conviction que vous comprendrez les mobiles impérieux qui nous font agir, je vous prie d’agréer, etc... ».

 

 

le 25/11/2020 à 16:48

Source : Le Libre Poitou

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