CGT

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On nous communique l’appel suivant :

Des évènements d’une gravité exceptionnelle se sont déroulés et se manifestent encore dans notre pays. Une fois de plus on a voulu se servir de la classe travailleuse pour des fins politiques, aucun Français digne de ce nom n’a été dupe.

En exploitant un mécontentement que nous comprenons et partageons on a déclenché des grèves inconsidérées dont beaucoup furent des échecs.

Au cours de cette période, nous nous sommes volontairement tus, voulant respecter la démocratie syndicale et la libre volonté des travailleurs. Nous n’avons pas voulu influencer les décisions.

Les travailleurs ont répondu. Le résultat des votes intervenus pour ou contre la grève politique déclenchée par des éléments communistes de la CGT est très significatif.

Les ouvriers, les employés et fonctionnaires ne marchent pas, ils sont las de servir les desseins obscurs d’un parti politique.

Ces évènements ont été très préjudiciables aux intérêts économiques de notre pays. Ces grèves furent et restent impopulaires, elles ont conduit le parlement à voter deux lois d’exception dont nous ne méconnaissons pas les conséquences dangereuses. Nous les réprouvons, mais ceux qui ont contraint le Gouvernement à les voter en portent seuls la responsabilité.

De tous ces évènements, le syndicalisme n’en sort pas grandi, son autorité est diminuée. Demain cependant il va falloir continuer la lutte pour le maintien et l’élargissement de la condition ouvrière, pour obtenir, grâce à des efforts tenaces, d’abord un standard de vie raisonnable et ensuite une baisse effective des prix à la production.

Notre pays ne se relèvera que par le travail acharné de tous les Français. Ce n’est pas en lançant les ouvriers dans des mouvements inconsidérés que l’on fera avancer d’un pas le relèvement du pays. Ce n’est pas en sabotant les chemins de fer, les usines ou les installations postales que la France se relèvera de ses ruines.

Au cours de la période que nous venons de vivre, les dirigeants majoritaires de la CGT et les mêmes majoritaires des Unions départementales ont perdu la confiance des travailleurs, ils ont été mis en minorité jusque dans leurs propres syndicats.

C’est la démonstration que le syndicalisme n’est habitable qu’autant qu’il sait se débarrasser de la démagogie et des mots d’ordre extérieurs.

Demain et après ces convulsions qui n’auront pas apporté davantage aux travailleurs, il va falloir reprendre l’activité économique dévolue aux syndicats. Ceci et nous n’hésitons pas à le dire, ne peut se réaliser qu’au sein du syndicalisme libre et indépendant.

Le groupe poitevin « Force Ouvrière » animé de la volonté farouche d’orienter le syndicalisme vers son véritable idéal, en appelle à tous les travailleurs sans distinction d’idées, il leur demande de s’opposer énergiquement aux menées politiques au sein des syndicats et de constituer partout des groupes « Force Ouvrière ». L’action est commencée, travailleurs de la Vienne aidez-nous, rejoignez nos rangs, notre devise est celle de l’ancienne CGT : Paix, bien-être, liberté et indépendance.

Pour le groupe poitevin « Force Ouvrière » : Souchaud, Laprelle, Mme Rivereau, Commelin, Roux, Mlle Gourdon, Robinet, Fournier, Pothet, Belliard, Chaussebourg, Millet, Rivereau.