« Retour

0312915/12/1947POITIERS

LA REUNION DU CONSEIL SYNDICAL DES INSTITUTEURS

Le syndicat départemental de l’enseignement public de la Vienne :
Le conseil syndical (12 syndicats représentés par leur secrétaire ou délégué) constate que la promesse de mise au point dans la presse, faite par le Chef de Cabinet de Monsieur le Préfet, n’a pas été suivie d’effet, car on ne peut appeler « mise au point » ce qui n’est qu’une réponse à notre communiqué.

Cette mise au point consistait à éclairer tous les fonctionnaires en leur indiquant nettement qu’aucune « suspension » ne pouvait intervenir à l’encontre des fonctionnaires grévistes ne détenant pas un poste d’autorité. Et, pour être efficace, elle devait être faite de toute urgence.

Le Conseil syndical conteste « que l’extension à tous les fonctionnaires des mesures prévues à l’égard des seuls agents exerçant des fonctions au moins équivalentes à celles de sous-chefs de bureau, ne constituait nullement en fait, sinon une intention, au moins un moyen de pression destiné à influencer leurs décisions ». L’indignation générale, devant ce procédé, de tous les fonctionnaires (syndiqués ou non, grévistes ou non) s’est manifestée spontanément, individuellement et collectivement sous différentes formes dont l’écho est bien parvenu à Monsieur le Préfet.

Le Conseil syndical souligne que « les répercussions financières auxquelles les fonctionnaires s’exposent sans exception, en cas de cessation du travail » est une chose et que la suspension immédiate en vue de comparution devant les commissions disciplinaires prévues, est autre chose. La première est légale et connue de tous, l’autre, contraire aux textes constitutionnels sous sa forme restrictive au droit de grève, étant ignorée dans sa forme de presque tous les fonctionnaires et il est évident que tous se sentaient visés par la circulaire de Monsieur le Préfet seul connue d’eux, et étendant à tous ce qui ne visait que quelques-uns.

Les assurances données aux membres de la délégation furent formelles et pleinement satisfaisantes, mais il n’en reste pas moins que tous les fonctionnaires isolés restaient sous le coup de la menace incluse dans la circulaire de Monsieur le Préfet, transmise par leur chef hiérarchique.

Une mise au point d’urgence fut décidée et promise et le Conseil syndical félicite son secrétaire de l’avoir faite au nom et pour le compte de son syndicat.

Enfin le Conseil syndical prend note « de ce que Monsieur le Préfet porte et revendique la responsabilité des dispositions de la circulaire incriminée » car la circulaire adressée à Monsieur le recteur d’Académie ne l’invitait pas à la commenter ».

Le CS se félicite de voir ainsi dégagée la responsabilité d’un chef à qui il renouvelle l’expression de sa sympathie et de sa confiance.

Mais il ne peut s’empêcher de noter la contradiction entre cette déclaration catégorique et Monsieur le Préfet, d’une part et celle de son Chef de Cabinet, d’autre part, affirmant que les chefs de service, réunis à l’occasion de cette circulaire, furent informés de l’interprétation exacte à leur donner et invités à réunir leur personnel pour la commenter. Ce qui était impossible en ce qui concerne le personnel enseignant.

A la question posée par le Chef de Cabinet, tous les délégués répondirent que les chefs de service s’étaient bornés à l’affichage ou à la transmission.

Monsieur le Préfet prend ses responsabilités et nous l’en félicitons. Le Conseil syndical unanime, prend aussi les siennes et en l’occurrence, il a conscience de bien servir le syndicalisme qu’il met au service de l’École et de la République, sans souci des contingences gouvernementales du moment.

 

 

le 26/11/2020 à 15:35

Source : Le Libre Poitou

droit de grève, protestations, communiqué

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation