0314030/12/1947CHATELLERAULT
Afin de répondre au groupement « Force Ouvrière » qui avait tenu une réunion d’information huit jours avant, vendredi soir, à son tour l’Union locale des syndicats (CGT) organisait une réunion qui se tenait au Théâtre municipal.
C’est Paul Jamet, professeur au collège de Châtellerault et conseiller municipal de la ville qui, le premier, prend la parole.
Après avoir dit sa confiance dans la CGT, il regrette que ses collègues du corps enseignant, n’aient pas cru bon suivre l’ordre de grève. Puis il dit en substance qu’il ne croit pas que le groupement « Force Ouvrière » soit bien qualifié pour défendre la laïcité dans l’enseignement.
M. Foucault, secrétaire de l’Union locale, lui succède à la tribune. Il fait une rétrospective afin de démontrer que ceux qui s’intéressent particulièrement au mouvement syndical cégétiste n’avaient point démérité de leurs camarades. Puis, après avoir évoqué la réunion que tint « Force Ouvrière », il reproche aux orateurs de ce mouvement d’avoir déclaré que les dirigeants de la CGT étaient des « Staliniens ». Quant à lui, il se défend d’être un « Stalinien ». Après quelques reproches à l’adresse des socialistes, il termine en assurant que la CGT défendait les intérêts des travailleurs en dehors de toute contingence politique ou religieuse.
Troisième orateur, M. Vigier, secrétaire de l’UD, veut fixer les responsabilités dans la scission. La CGT ne doit pas être tenue pour coupable. Puis il retrace les grandes lignes du mouvement syndical pour en arriver à l’unité qui se réalisa en 1935. C’est alors qu’il rappelle certaines paroles de M. Jouhaux, prononcées au Palais de la Mutualité à cette occasion et par lesquelles le chef syndicaliste disait qu’il fallait oublier les mauvaises années passées et que la division de l’unité ne pourrait se faire qu’au bénéfice de la réaction nationale et internationale.
Se défendant que la CGT soit d’émanation politique, il regrette que ses ex camarades prennent justement leurs mots d’ordre au sein de partis politiques. C’est alors qu’il fut amené à parler de Belin, ancien secrétaire fédéral qui saluait Munich comme un geste de paix et qui, sous l’occupation, ayant tenu les fonctions de Ministre du Travail de Pétain, signa les décrets de dissolution des syndicats.
Après avoir rappelé les circonstances dans lesquelles se déroulèrent les grèves, il accuse « Force Ouvrière » d’être à la solde de l’impérialisme américain qui entendait provoquer la scission au sein des organisations ouvrières dans le but se servir la réaction internationale.
Avant de terminer, il déclare se ranger à l’avis de M. Jamet lorsque celui-ci déclare que « Force ouvrière » n’était pas spécialement autorisée pour parler de la laïcité dans l’enseignement. Il n’en veut pour preuve que la présence au sein du MRP d’un des signataires du manifeste du groupe départemental.
Avant que ne soit levée la séance, les auditeurs adoptèrent une motion par laquelle ils entendent rester fidèles à la CGT.
NDLR – Nous avons publié dans notre précédente édition le texte de la résolution adoptée à l’issue de cette réunion.
le 26/11/2020 à 16:18
Source : Le Libre Poitou
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