0030712/06/1904POITIERS
Nous recevons de M. Uze la lettre suivante :
"Monsieur le directeur,
"J'ai lu avec surprise l'article me concernant dans le numéro de votre journal du 11 juin.
"Présenté sous ce jour mon attitude à l'égard des ouvriers serait toute autre que celle que j'ai tenue. N'ayant jamais été en désaccord avec mes ouvriers, les payant autant et même plus qu'il n'était demandé par la chambre syndicale qui s'était chargée de prendre défense de leur intérêts, j'ai adhéré sans difficulté à leur demande qui ne me gênait aucunement, mais je n'ai pas voulu signer ce, qu'au nom de la Bourse du Travail, on est venu me demander (…) j'estime que les ouvriers et les patrons sont assez grands garçons pour faire leurs affaires eux-mêmes et que, lorsqu'ils sont d'accord sans le secours de personne, ils n'ont pas à en donner le mérite à des tiers qui n'y sont pour rien et qui, pour je ne sais qu'elles raisons, voudraient se l'attribuer.
"Voilà le motif pour lequel je n'ai pas signé de feuille.
"Je sais apprécier le travail de l'ouvrier, l'ayant été moi-même et n'hésite jamais à payer un ouvrier suivant le travail qu'il fait.
"C'est tellement dans mes habitudes que j'ai demandé de faire un tarif pour les payer aux pièces s'ils le désiraient et que, comme je l'ai dit, certains de mes ouvriers sont payés plus cher que ne le demande ceux qui ont fait grève.
"Mon attitude n'a donc jamais été ni hautaine ni dédaigneuse à l'égard des ouvriers que j'estime et respecte mais simplement indépendante.
.../...
A. Uze, charron forgeron, faubourg Saint-Saturnin.
le 30/03/2020 à 16:42
Source : L'Avenir de la Vienne
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