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0319802/03/1948CHATELLERAULT

LA VÉRITÉ SUR LA PRÉTENDUE ALIÉNATION DE L’INDÉPENDANCE DE NOTRE MANUFACTURE

De tous temps, notre Manufacture et avec elle tous les établissements nationaux, ont fait l’objet d’attaques plus ou moins directes. Il y a quelques temps, à la suite de doutes émis sur sa rentabilité, un grand meeting se tint au Théâtre municipal, au cours duquel, à l’aide de chiffres, fut démontrée l’inexactitude des propos colportés. L’établissement, sa reconversion terminée, pouvait et devait être rentable.

Dernièrement encore, on répandit dans le public que la Manufacture de Châtellerault se consacrerait exclusivement à la fabrication d’armes de guerre, aurait ses effectifs réduits à 1.200 ouvriers, tandis que l’annexe de la Brelandière serait achetée par une importante société de pneumatiques et de construction automobiles à condition toutefois que soit reconstruit le pont de Loudun. Précisons même, que l’on chiffrait très exactement le nombre de millions sur lequel avait été décidée la cession.

Nous sommes trop habitués à en entendre de toutes les couleurs et de tous les genres sur notre Manufacture pour nous être à l’époque fait l’écho de ces affirmations. Toutefois l’éventualité de l’aliénation de toute ou partie de notre Manufacture ne pouvant nous laisser indifférents nous avons cherché à connaître ce qu’il y avait de fondé dans les propos tenus à l’encontre de notre Manufacture et qu’elle pouvait être leur origine.

Dans les milieux du Ministère dont dépend la Manufacture de Châtellerault, on ne s’est pas montré autrement surpris que des bruits de cette nature aient trouvé crédit dans notre ville et l’on rappelle à ce sujet qu’il y a un an environ, une personne « haut placée » de la société au profit de laquelle on prétend qu’aurait lieu la cession de la Brelandière, accompagnée de son agent à Poitiers, vint à Châtellerault et, faisant état d’indications paraît-il, recueillies en haut lieu, s’enquit de la possibilité d’acheter ou de louer une partie de la Manufacture. S’étant heurté à une fin de non-recevoir ferme mais courtoise, le représentant de la société proposa de confier certaines fabrications à la Manufacture, propositions qui n’eurent d’ailleurs aucune suite. L’affaire en était restée là, lorsqu’il y a un mois environ, M. Abelin, secrétaire d’État à la Présidence du Conseil, vint à Poitiers et, au cours d’une réunion tenue en sa présence, le représentant à Poitiers de la société s’étant enquis de la possibilité d’acheter une partie de la Manufacture, ce représentant qui est d’autre part à la tête d’un important groupement commercial, attaqua vivement les nationalisations, les établissements d’État et, en particulier la Manufacture de Châtellerault.

Il est fort probable, estime-t-on, qu’à la suite de ce discours certains commerçants aient été mis au courant du projet formé par le société et aient colporté ce « bruit » dans la ville.

Il ne s’agit donc que d’un bruit, un bruit comme il y en a tant qui circulent, c’est le point sur lequel nous voulions apporter des éclaircissements.

 

 

le 28/11/2020 à 13:55

Source : Le Libre Poitou

cession, vente, production

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