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0031308/08/1904POITIERS

Bourse du Travail - Conférence

BOURSE DU TRAVAIL - CONFÉRENCE DE M. COUPAT

Samedi soir, a eu lieu à l'Hôtel de Ville (salle des Orphéons), la conférence organisée par la Bourse du Travail de Poitiers.

Le bureau était ainsi composé : président, M. Fontaine ; assesseurs MM. Fouquet et Douay.

Le président donne aussitôt la parole au conférencier, le citoyen Coupat, secrétaire de la Fédération nationale des ouvriers mécaniciens, membre du Conseil supérieur du travail.

La conférence porte sur les trois points suivants :

1) Nécessité des retraites ouvrières.

2) Réglementation des journées de travail.

3) Le congrès de Bourges.

L'orateur fait d'abord l'historique du syndicat ouvrier .../... « le syndicat doit être la prolongation de la famille ». Nous avons le défaut d'embrasser trop de problèmes à la fois, ce qui a pour conséquence l'abandon de chacun. Il serait mieux et plus profitable pour le syndicat de s'attacher d'abord à une seule question, de la résoudre et cela fait de passer à une autre.

.../...

En un mot le rôle du syndicat se résume à ceci : surveiller l'application des lois ouvrières. L'utilité pour les syndicats d'avoir un médecin, un avocat est indéniable ...

Le conférencier parlant ensuite du nombre d'heures de travail des ouvriers démontre ce fait quelque peu paradoxal à première vue : que les ouvriers qui travaillent le plus sont ceux qui gagnent le moins. En Angleterre et aux États Unis la moyenne des heures de travail dans la mécanique par exemple est inférieure à celle de la France.

Abordant le chapitre du machinisme il conseille : il ne faut pas entraver la marche du progrès mais seulement faire en sorte que ce progrès ne porte pas préjudice à l'ouvrier. Il faut pour cela demander pour la totalité des ouvriers, en diminution d'heures de travail, le nombre d'heures de travail que doit épargner la machine.

.../...

Le président ayant demandé si dans l'auditoire quelques assistants désirent la parole, Liard Courtois, l'anarchiste bien connu à Poitiers déclare avoir deux mots à dire : .../...

Il s'élève contre la prétention des syndicats anglais qui thésaurisent pour créer l'aristocratie du travail .../... Le syndicat ne doit être qu'une arme pour arriver à l'établissement de la société future, arme qu'on devra rejeter dès qu'on aura atteint le but visé. Foutaises les retraites ouvrières ! L'on ne fait rien avec l'État car si l'État vous donne dix centimes c'est qu'il vous en aura pris vingt et vous aurez volontairement contracté un marché de dupes.

.../...

L'ordre du jour suivant est mis aux voix :

Les travailleurs poitevins réunis le 6 août salle des Orphéons au nombre de 300, après avoir entendu le camarade Coupat sur les revendications syndicalistes et le citoyen Liard Courtois, approuvent les revendications formulées par le camarade Coupat, revendiquent énergiquement les retraites ouvrières et l'application des lois de protection du travail et se séparent aux cris de "Vivent les syndicats, vive l'Union ouvrière".

Cet ordre du jour est approuvé à la presque unanimité des auditeurs. La séance est levée à 11 heures.

 

 

le 30/03/2020 à 17:23

Source : L'Avenir de la Vienne

conférence, historique

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