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0327905/06/1948POITIERS

AU COURS DE SON CONGRÈS ANNUEL LA CGT FAIT LE POINT

M. Vigier est réélu secrétaire général de l’UD.

150 délégués représentant toutes les communes du département assistent dans la salle magnifiquement décorée de la Maison du peuple, au Congrès départemental de la CGT qui tient ses assises pendant deux jours.

Inaugurant ce congrès M. Vigier, secrétaire général, prend le premier la parole. C’est le rapport d’activité que l’orateur exposera longuement aux auditeurs attentifs, rapport moral dont nous donnons ici les principaux passages.

Après avoir rappelé, en un bref aperçu, les évènements qui se sont déroulés depuis le 15 juin 1947, date du dernier congrès et tracé les courbes des salaires et des prix, M. Vigier insiste sur l’action de la CGT.

Abordant l’action de la CGT pour la révision des zones d’abattement des salaires, M. Vigier dit, notamment :

« Cette année, orientés, guidés par la CGT, nous avons multiplié les démarches pour l’application des décisions de la Commission supérieure des conventions collectives de travail, qui s’était prononcée, dans sa séance du 25 septembre 1947, pour la révision du régime des zones territoriales de salaires. Cette commission a prévu la gestion des Commissions départementales appelées à classer les communes dans le cadre départemental. Une sous-commission est prévue à Paris, depuis des semaines, pour donner la base permettant à chaque commission départementale de comparer les salaires de la région par rapport à ceux de Paris ».

Puis M. Vigier parla des licenciements abusifs, conséquences du décret du 31 décembre et des interventions faites au sujet des allocations familiales.

Organisation, Propagande, Travail, parmi les jeunes et les femmes sont ensuite les sujets abordés par le secrétaire général qui arrive ensuite aux Comités d’entreprise.

« Tout ou presque est à faire, dit-il, notamment. De nombreux comités existent dans notre département. Nous nous sommes employés à en mettre de nouveaux en place mais nous devons coordonner leur action.

« La scission est venue contrecarrer nos projets et nous avons été obligés de parer au plus pressé. Par la suite, la CGT ayant décidé d’organiser une conférence nationale nous n’avons pas cru utile de faire cette réunion sur le plan départemental. Ala suite de cette conférence qui fut un grand succès, nous nous sommes employés à en appliquer les directives ».

« La scission syndicale » succède aux problèmes de l’Éducation et de la Sécurité sociale.

La scission syndicale

« Depuis la Libération, plus de 6 millions de travailleurs de toutes opinions politiques, philosophiques ou religieuses étaient groupés dans la CGT. Grâce à cette unité, notre grande centrale avait pu tenir tête aux ennemis de la classe ouvrière et de la démocratie.

« Il fallait briser cette unité, pour arriver plus facilement à la domination économique de notre pays par les trusts américains.

« C’est au moment où les forces réactionnaires lançaient leur offensive contre la classe ouvrière, c’est au moment où le gouvernement refusait catégoriquement la garantie du pouvoir d’achat, c’est aussi au moment où, par la hausse, la libération des prix industriels, la mise en place du plan Meyer, application française du plan Marshall, que la situation des masses ouvrières devenait plus difficile, que la scission a été provoquée, afin de réduire la capacité de lutte du mouvement syndical.

« La CGT est restée fidèle à son idéal et à ses statuts, solide comme un roc et les brèches pratiquées dans son sein n’ont pu arriver à entamer son potentiel d’action.

« Mais là aussi il faut demeurer vigilants, condamner les traitres et en même temps tendre une main fraternelle et faire revenir parmi nous les travailleurs trompés et désabusés par des dirigeants coupables ».

Enfin, après avoir fait la situation des effectifs et dit notamment :

« La situation de notre Union départementale n’est pas mauvaise à la suite de la scission.

« Certes nous avons perdu quelques effectifs dans les milieux des fonctionnaires, passés en partie à l’autonomie. Les scissionistes n’ont cependant pas pu arriver à entamer les milieux ouvriers qui ne leur ont pas fait confiance ».

M. Vigier termine par un appel à l’union de tous.

« Il faut renforcer toujours plus l’unité et multiplier les efforts. Courage et confiance dans l’organisation syndicale et dans ses militants.

« Tous ensemble allons au combat, pour la libération de notre pays de la tutelle de l’étranger, pour y faire régner la démocratie et la paix par l’application des statuts de la CGT, qui prévoient, depuis sa formation, la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme.

« Le courage et le dévouement à notre cause commune, est le gage certain de nos succès futurs... ».

A la suite de ce rapport longuement applaudi, une large discussion allait s’ouvrir, occupant le reste de l’après-midi et la matinée du dimanche.

M. Duchat, secrétaire national de la CGT, qui présidait, entouré de MM. Gaudu de la Manu, Auriault ouvrier agricole, Avon du bâtiment de Châtellerault, Petit des métaux de Châtellerault, Bernard voyageur-représentant, Candide : habillement, Fraudeau : enseignement, Delhoume métaux de Civray et Dagonard : bâtiment de Lussac, donne la parole à M. Carette de la papeterie d’Iteuil qui donne son plein accord au rapport.

M. Joudan, de la Manufacture de Châtellerault lui succède, donne aussi son accord et insiste sur le problème de l’organisation du syndicat de la Manu.

M. Périlloux, orateur très dynamique, prend ensuite la parole, fréquemment interrompu par les applaudissements. C’est du problème des jeunes qu’il entretiendra ses auditeurs attentifs.

« Pour attirer les jeunes à nous, dira-t-il, il faut changer nos méthodes de travail…

C’est M. Denis de la Reconstruction qui clôturera par un exposé sur les fonctionnaires.

En soirée, une fête réunissait les congressistes et leur famille. Une pièce de théâtre, montée et jouée par les jeunes cégétistes, obtint un franc succès. Le film sur « Les journées de printemps » fut ensuite projeté. Un bal populaire termina cette agréable soirée.

A 9 h. 30, dimanche matin, le congrès reprenait avec la suite de la discussion du rapport moral, la séance étant toujours présidée par M. Duchat.

Successivement M. Aucher du bâtiment, Mme Moreau qui traita du problème des femmes, MM. Jeannot du Livre, Robineau des Cheminots, Pouilloux de l’Enseignement qui insista sur le problème des Vieux avant d’aborder la position du syndicat autonome de l’Enseignement, Jammet de Châtellerauly, prirent la parole approuvant entièrement le rapport moral du Secrétaire général de l’UD.

L’élection de la Commission exécutive

La séance de dimanche après-midi vit l’élection de la Commission exécutive qui devait peu après désigner le bureau.

Commission exécutive : Vigier : 11.475 ; Fraudeau : 11.475 ; Aucher : 11.475 ; Moreau : 11.475 ; Giboin : 11.396 ; Thibault : 11.393 ; Audoin : 11.345 ; Auriault : 11.333 ; Legrand : 11.328 ; Delhoumé : 11.248 ; Doucelin : 11.235 ; Maury : 11.225 ; Jeanneau : 10.998 ; Bernard : 10.697 ; Radisson : 10.376 ; Robineau : 10.308 ; Jourdain : 10.098 ; David : 9.874 ; Gond : 8.787 ; Petit A. : 9.514 ; Denis : 8.771 ; Caille : 8.602 ; Dagonard : 7.648 ; Petit G. : 6.806 ; Mansiou : 6.345.

Bureau : secrétaire général : Vigier ; secrétaires-adjoints : Thibault, Fraudeau, Bernard et Jeanneau ; Trésorier : Doucelin ; Trésorier-adjoint : Mansiou.

L’exposé de M. Duchat

Un exposé général de M. Duchat groupant tous les enseignements nés de ces journées d’étude, clôtura, dimanche soir le congrès.

 

 

le 04/12/2020 à 17:22

Source : Le Libre Poitou

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