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0330104/08/1948CHATELLERAULT

LA CRISE DU LOGEMENT — LE POINT DE VUE DE LA CGT

Au terme de cette enquête dont l’intérêt n’a échappé à personne, nous publions aujourd’hui le point de vue de la CGT au nom de laquelle M. Paul Jamet, secrétaire de l’Union locale, apporte des suggestions.

A Châtellerault il y a un manque incontesté de logements dû aux destructions relatives à la guerre, en vérité peu nombreuses, et aussi à l’augmentation de la population. A cette crise nous voyons plusieurs remèdes simultanés :
1) Une meilleure répartition des logements actuels. Beaucoup de maisons ne sont occupées qu’une partie de l’année, quelques semaines seulement pour certaines personnes ayant plusieurs logements à leur disposition ; c’est un luxe qui, dans les circonstances actuelles ne devrait pas être permis. Certains grands logements ne sont occupés que par une ou deux personnes et pourraient être fragmentés en plusieurs parties ; il serait normal de troubler, quelque légitime qu’elle soit, la quiétude de ces « trop grandement logés » au bénéfice de ceux qui vivent dans les logements surpeuplés ».
Il serait donc nécessaire et relativement facile, grâce au dernier recensement, de dresser la liste des logements inoccupés et insuffisamment occupés et de procéder à des réquisitions par un organisme paritaire local doté de pouvoirs effectifs.
2) Remise en état rapide des immeubles sinistrés. Quatre ans après la libération de notre région, alors que la main-d’œuvre est en chômage, que la production de ciment et, d’une façon générale, de tous les matériaux de construction dépasse largement celle de 1939, il est inconcevable que les immeubles sinistrés ne soient pas encore remis en état.
Question de crédits ? Le Gouvernement pourrait prélever une importante partie des milliards qu’il consacre au budget de la guerre, pour les œuvres de mort et de destructions, et les affecter à la reconstruction des logements des sinistrés auxquels la guerre n’a apporté que misère et désolation.
3) Aménagement du lotissement des Renardières. Par une entente entre le Ministère des Armées (auquel appartient les constructions existantes), les Municipalités de Châtellerault et de Naintré et les propriétaires des terrains, il est possible de donner aux locataires actuels, l’assurance qu’ils ne seront pas expulsés un jour prochain et, en aménageant certaines constructions, d’augmenter le nombre des logements.
4) Activer l’achèvement des maisons dépendant des usines ex-Rocher à Cenon. Ces maisons pourraient être mises à la disposition des ouvriers de cette usine, habitant actuellement à Châtellerault et qui, de ce fait, libéreraient un certain nombre de logements pour les châtelleraudais.
5) Création d’un office local de Construction avec participation financière de l’État, permettant l’édification de cités, conformes au plan d’urbanisme récemment adopté par le Conseil municipal, comprenant des logements de grandeur et de nature diverses dont les châtelleraudais pourraient se rendre acquéreurs par un système de location-vente à long terme.
6) Par une nouvelle politique des loyers. Une baisse importante sur tous les matériaux de construction, qui ont subi des hausses énormes, la revalorisation du pouvoir d’achat des travailleurs à son niveau d’avant-guerre, permettraient une nouvelle politique des loyers poussant les possesseurs de capitaux individuels ou collectifs à la construction d’immeubles d’habitation qui deviendraient alors un placement raisonnable.

 

 

le 05/12/2020 à 09:09

Source : Le Libre Poitou

revendications, logement

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