0032609/11/1904POITIERS
Nous avons publié la lettre adressée par la chambre syndicale des ouvrières blanchisseuses aux patrons blanchisseurs. La commission syndicale n'ayant reçu aucune réponse, l'appel suivant a été adressé à toutes les ouvrières :
Chambre syndicale des ouvrières blanchisseuses de Poitiers.
Aux ouvrières blanchisseuses.
Camarades, En votre nom nous avons demandé aux patrons blanchisseurs une augmentation du salaire dérisoire qu'ils nous donne. Nous avons réclamé pour toutes un salaire minimum de 2,25 fr par jour.
Ces messieurs n'ont pas daigné répondre à d'aussi légitimes revendications. Par ce refus dédaigneux ils nous mettent dans l'obligation de déclarer la grève.
Il ne faut pas, dans l'intérêt de toutes, qu'une seule ouvrière blanchisseuse se rende demain matin au lavoir. Toutes les ouvrières blanchisseuses qui ont à cœur de pouvoir vivre en travaillant se rendront à 9 h. à la Bourse du Travail où seront prises les mesures pour faire triompher nos revendications et amener la capitulation de messieurs les patrons.
PERSONNE AU LAVOIR, TOUTES A LA BOURSE DU TRAVAIL ! Vive l'union des blanchisseuses.
Le Comité syndical.
Poitiers, le 7 novembre 1904
Ce matin, au nombre d'une quarantaine, les ouvrières se sont rendues à la Bourse du Travail, ont déclaré la grève et, se conformant à la loi, ont décidé de faire appel à l'arbitrage du juge de Paix.
La grève n'est que partielle aujourd'hui mais, d'ici quelques jours, elle englobera sûrement toutes les ouvrières des blanchisseries.
Nous apprenons d'autres part que des démarches sont faites près des syndicats ouvriers pour qu'ils viennent en aide à ces ouvrières qui, la plupart, sont des mères de famille.
le 04/04/2020 à 13:36
Source : L'Avenir de la Vienne
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