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0336328/10/1948POITIERS

LA CGT EN DÉSACCORD AVEC L'ARRÊTE RELATIF AUX NOUVELLES ZONES DE SALAIRES

A la suite de la publication au « Journal officiel » de l’arrêté ministériel concernant le classement des communes dans les zones de salaires, M. J. L. Vigier, secrétaire général de l’UD des syndicats CGT de la Vienne, a adressé à M. le Ministre du Travail et de la Sécurité sociale, une lettre de protestation dont nos lecteurs trouveront plus loin l’essentiel.

Mais auparavant, voici, exposées par M. Vigier, les raisons de cette protestation :
« Un travail sérieux avait été fait dans le département par la CGT et par les services de contrôles économiques dans le domaine de la révision des salaires, écrit M. Vigier et à la Commission départementale l’unanimité s’était faite pour formuler des propositions au Ministre du Travail. Les localités de Buxerolles et de Biard avaient été classées en première zone avec Poitiers. Les communes les plus importantes du département qui se trouvaient en 3e zone à 25 % avaient été classées en 2e zone avec Chauvigny.
« La Commission avait maintenu 3 zones laissant le soin au Ministre d’en déterminer l’abattement, en faisant la comparaison avec les travaux de la sous-Commission de la région parisienne.
« Pour les denrées prévues par la circulaire ministérielle et servant de base de travail pour toutes les localités de notre pays, la Commission départementale de la Vienne était arrivée pour Poitiers et Châtellerault au chiffre de 33.500 fr (La Commission avait déterminé également que la différence n’était pas très grande avec les autres localités du département).
« L’union des syndicats de la région parisienne a livré le résultat du travail de sa sous-Commission avec un chiffre de 32.270 fr pour cette région, ce qui faisait la démonstration que la vie était plus chère dans notre département qu’à Paris ».

M. Vigier, après avoir constaté qu’il ne fut pas tenu compte de ces travaux dans la décision ministérielle qui vient d’être prise, proteste contre :
1° - La détermination de la première zone classée à 12 % par rapport à Paris ;
2° - La création d’une zone supplémentaire classée à 15 % comprenant : Beaumont, La Tricherie, Jaunay-Clan, Iteuil et Ligugé, alors que ces communes étaient auparavant classées en première zone avec Poitiers ;
3° - Le maintien du taux d’abattement (20 %) pour Chauvigny ;
4° - Le maintien à 25 % du taux d’abattement de la 3e zone qui devient la 4e.

Et M. Vigier conclut : « La lutte n’est donc pas terminée et la preuve en sera donnée par les travailleurs de notre département qui, quelle que soit leur appartenance syndicale ou politique, cesseront le travail dans tous les chantiers, les usines et les bureaux le jeudi 28 octobre de 16 h. à 19 h. pour manifester leur désaccord avec la politique du Ministre du Travail et du Gouvernement tout entier ».

Une lettre au Ministre du Travail

Dans sa lettre de protestation adressée au Ministre du Travail, le Secrétaire général de l’UD des syndicats rappelle tout d’abord qu’elle avait été, avant la publication de l’arrêté du 22 octobre 1948, le classement des zones de salaires dans le département de la Vienne.

« L’arrêté ministériel du 22 octobre a classé Poitiers, Biard, Buxerolles, St-Benoit, Châtellerault, Cenon, Naintré et Chasseneuil en 1re zone avec 12 % d’abattement, ce qui est exagéré si l’on considère que la Commission départementale sur la base des denrées prévues par la circulaire ministérielle avait trouvé pour ces localités la somme de 33.500 fr contre 32.270 francs pour la région parisienne.

« Beaumont, La Tricherie, Iteuil, Jaunay-Clan et Ligugé qui suivaient le sort des communes de première zone, restent à 15 % d’abattement, ce qui aggrave la situation dans le département, en créant une quatrième zone.

« La troisième zone à 20 % comprend Chauvigny, Loudun, La Roche-Posay, Civray, St-Pierre d’Exideuil, Montmorillon et Saulgé. Je considère que la plus élémentaire justice aurait dû classer ces communes avec un abattement maximum de 15 %, sans oublier Lussac-les-Châteaux. D’autre part je considère que l’abattement de 25 %, qui est maintenu à toutes les autres communes, ne peut se justifier si l’on tient compte des travaux de la Commission départementale ». Et M. Vigier termine en espérant que ces quelques observations inciteront le Ministre à reconsidérer rapidement la question.

 

 

le 13/12/2020 à 15:27

Source : Le Libre Poitou

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