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Meeting de protestation organisé par la CGT à la suite de l’arrestation et de l’inculpation pour entrave à la liberté du travail de M. Camille Aucher, secrétaire de l’Union locale des syndicats, la réunion tenue mardi soir à la Maison du peuple groupait environ 200 personnes.

C’est M. J. L. Vigier, secrétaire général départemental de la CGT qui ouvrit la séance proposant à l’assistance un bureau formé de MM. Aucher, Périllault, Quintard secrétaire général des FTPF de la Vienne et Despouy du Parti communiste français, bureau élu à l’unanimité et aux applaudissements qui saluaient plus particulièrement la présidence de M. Camille Aucher.

Après la « Marseillaise » écoutée debout, c’est M. Vigier qui, le premier monta à la tribune. Fréquemment interrompu par les applaudissements, il redit les circonstances de l’arrestation de Camille Aucher « inculpé pour avoir appliqué intégralement les directives de son organisation syndicale ». L’orateur prit ensuite toute la responsabilité de l’ordre de grève et félicita publiquement les juges qui n’ont pas cru devoir condamner le dirigeant syndical sur l’heure.

« Ce n’est pas le procès d’Aucher dira-t-il encore, c’est le procès d’une organisation syndicale…

Puis, plus loin : « Jusqu’au jugement je me porte garant qu’aucune manifestation n’aura lieu. Mais s’il y a condamnation je ne réponds de rien... ».

C’est M. Quintard qui lui succéda apportant à Camille Aucher, ancien FTP, l’appui de tous ses camarades de combat et extériorisant son « indignation devant les procédés employés à l’égard de ce syndicaliste ».

Puis il termina par un vibrant appel à l’union. « Unissons-nous tous, dira-t-il, pour empêcher cette condamnation... ».

Au nom du Parti communiste, M. Despouy prit à son tour la parole, joignant à celles déjà émises sa protestation.

« Pour les trafiquants arrêtés, pas de flagrant délit, précisa t-il, mais pour un syndicaliste on en trouve un... ».

Lui aussi réclama l’union de tous pour empêcher une éventuelle condamnation. Très applaudi, M. Perillaud apparut ensuite à la tribune. Longuement il entretint ses auditeurs de la situation actuelle et de « l’opposition du Gouvernement aux légitimes revendications de la classe ouvrière ».

Au nom de ses camarades de l’UJRF il exprima sa solidarité avec Camille Aucher et termina sous les ovations.

Tirant rapidement les conclusions de cette réunion, M. Vigier présenta à l’approbation de l’assistance la résolution adoptée précédemment par la Commission exécutive de l’UD, résolution adoptée à l’unanimité par toute l’assemblée.

Nous avons publié cette résolution dans nos éditions de mardi.