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0347506/04/1949ITEUIL

A PAPAULT OÙ CHAQUE JOUR 7 TONNES DE PAPIER SONT FABRIQUÉES

la moitié des ouvriers comptent plus de 15 ans de présence dans l’établissement.

Papault, une gentille petite bourgade sur les bords du Clain, entre Iteuil et Ligugé, bien connue des estivants, qui viennent en foule à la belle saison, goûter sous les frais ombrages du bord de l’eau, un calme reposant.

Le long de la rivière des bâtiments s’étalent. Une écluse barre le Clain dans toute sa largeur. Du dehors, l’on entend un bruit de machine, bruit qui s’amplifie à mesure qu’on s’approche. D’une haute cheminée, une fumée épaisse et très noire sort. Nous sommes à l’usine de papier, une succursale du groupe Navarre.

Très aimablement le directeur de l’établissement nous accueille et nous a fait l’historique de l’établissement qu’il dirige depuis de très longues années.

Il y a quelques soixante années, un vieux moulin s’élevait à l’endroit où est bâtie l’usine. En 1890, une fabrique fut montée. D’année en année, elle s’agrandit et aujourd’hui une masse importante de bâtiments s’offre à la vue.

L’usine produit elle-même sa force motrice, elle est reliée à la voie ferrée par un embranchement spécial, ce qui lui permet d’expédier sans passer par un travail de manutention spécial, son papier aux usines qu’elle fournit.

Comment se fabrique le papier ? C’est en visitant l’usine que nous l’avons appris.

La fabrication du papier

De vastes entrepôts renferment des centaines de blocs de pâtes à papier. Cette pâte est constituée par différents produits agglomérés ensemble : bois, chiffons, vieux papiers. Suivant la qualité des produits employés, la pâte est de couleur plus ou moins claire. On en distingue deux sortes : pâtes chimiques et pâtes mécaniques. Les premières sont dans leur plus grande partie importées des pays nordiques, Suède, Norvège, Finlande. Les autres sont fabriquées en France. La pâte chimique est plus solide que l’autre, elle contient pour employer l’expression de métier « L’âme du bois ». La pâte mécanique n’a pas de fibres.

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Quatre-vingt personnes travaillent à cette entreprise, plus de la moitié ont plus de 15 à 20 ans de services. Notre aimable cicérone compte lui-même trente années de présence dans l’entreprise. Pourtant le travail est dur. L’usine tourne 24 h. sur 24, nuit et jour, les équipes se succèdent, selon le système des « trois huit ».

Il faut, pour produire un kilo de papier, un kilo de charbon et énormément d’eau. A l’heure actuelle une turbine a dû être arrêtée, faute d’eau. Le Clain est trop bas.

L’usine de Papault produit environ 7 tonnes de papier par jour. Soit 200 et quelques tonnes par mois, en papier blanc. Une chaudière au mazout qui consomme 3 tonnes 200 à 3 tonnes 400 par vingt-quatre heures, carburant entreposé dans deux cuves de 33.000 litres, produit la vapeur nécessaire au séchage. Une chaudière fonctionnant au charbon est aussi utilisée ; il faut 6 à 7 tonnes de combustible par vingt-quatre heures. L’emploi du mazout est beaucoup onéreux.

Où va le papier fabriqué ? Il est vendu à quelques imprimeurs du département. Mais la majorité du papier fabriqué va aux « Usines Navarre » et de là est expédié sur Paris, la capitale consommant à elle seule plus de papier que le reste du pays et vers l’Union française.

La guerre avait ralenti le travail à l’usine, mais après la Libération, tout le monde se mit au travail et aujourd’hui, l’Usine de fabrication de Papault compte parmi les plus prospères de nos industries régionales.

 

 

le 21/12/2020 à 13:46

Source : Le Libre Poitou

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