CGT

Se connecter

se prononce pour une action commune avec la CGT

Dimanche matin avait lieu à la Maison du peuple, l’assemblée générale de l’Union locale de Force ouvrière.

M. Paulet , secrétaire de l’Union départementale présidait, entouré de MM. Roux, secrétaire et Chaussebourg, trésorier de l’Union départementale. Après la lecture, par M. Roux, du rapport d’activité (rapport que l’on trouvera d’autre part) et du rapport financier qui laisse apparaître un excédent des recettes sur les dépenses de 10.500 fr, la discussion s’ouvrit.

Deux questions retinrent particulièrement l’attention des délégués : les problèmes de la Paix et des conventions collectives.

Pour l’obtention de ces dernières et à la suite d’une importante intervention de M. Souchaud, les délégués se déclarèrent partisans d’une action commune avec la CGT, à condition que la CGT soit d’accord. De même pour les manifestations prochaines du 1^er mai, l’Union locale FO se prononça pour une manifestation commune à condition que seules les questions syndicales soient au programme de cette journée et que toute attaque contre un bloc ou un pacte quelconque soit interdite.

En ce qui concerne la Paix, l’assemblée fait confiance à « tous les hommes de bonne volonté et au gouvernement » pour obtenir celle-ci.

L’élection de la Commission exécutive et du bureau

On procède ensuite à l’élection de la Commission exécutive et du bureau pour 1949, ces organismes n’étant jusque là que provisoires. Ont été élus membres de la Commission exécutive :
MM. Roux, 49 voix ; Laprelle, 49 voix ; Mme Rivereau, 49 ; MM. Remblier, 49 ; Chaussebourg, 49 ; Souchaud, 49 ; Texier, 46 ; Robinet, 46 ; Vouhé, 46 ; Didier, 46 ; Fradet, 42 ; Speklin, 41 ; Pothet 40 ; Fournier 39 ; Menant, 35 ; Commelin 28 ; Michaud, 22.

Cette Commission exécutive élisit à son tour le bureau de l’Union locale. Le bureau provisoire fut réélu à l’unanimité. Rappelons qu’il est composé de MM. Roux, secrétaire ; Fournier, secrétaire-adjoint ; Chaussebourg, trésorier ; Robinet, trésorier-adjoint et Texier, archiviste.

Avant de se séparer M. Paulet, secrétaire de l’Union départementale FO, fit appel au concours de tous et recommanda un « dynamisme plus grand encore pour obtenir des résultats meilleurs ».

Le rapport d’activité de M. Roux

Voici l’essentiel du rapport d’activité présenté par M. Roux. Après avoir rappelé les conditions de la scission et dit que l’Union locale qui comprenait 15 syndicats à sa naissance en compte maintenant 34, groupant 2.000 adhérents, M Roux aborde le problème des salaires et des prix.

« Vous connaissez la question aussi bien que moi. Pour qu’un travailleur puisse vivre et faire vivre sa famille honorablement, il faut qu’il gagne un salaire suffisant minimum. En opposition d’idée avec la CGT qui réclamait sans cesse des augmentations de salaires, nous, nous réclamions une baisse autoritaire des prix. Tandis que la CGT s’entendait avec la CGA pour maintenir et même faire augmenter les prix (le lait, le pain) nous formions avec la CFTC un cartel de baisse et nous engageâmes la lutte sur les marchés pour éduquer les ménagères et les commerçants ».

M. Roux évoque ensuite la grève de deux heures qui, à Poitiers, fut suivie à l’unanimité ; « Nous obtinrent donc, dit-il,un semblant de satisfaction de l’ordre de 12 à 15 % d’augmentation ». Puis c’est la grève des mineurs qui retient l’attention de M. Roux.

« Nous nous sommes désolidarisés de cette grève, car après avoir eu au début un caractère revendicatif, elle fut exploitée par un parti qui agissant d’après les mots d’ordre venus de l’étranger, voulaient en faire un élément de désordre ».

« Ce qui nous fait plaisir, poursuit plus loin M. Roux, c’est de constater qu’aujourd’hui l’expérience nous donne raison et que seul la baisse des prix peut apporter un remède à la situation malheureuse dans laquelle se débat la classe ouvrière. Mais pour que cette baisse joue à plein, il faut qu’elle soit totale, c’est-à-dire qu’elle touche également les prix industriels qui sont encore à des indices allant de 15 à 20 par rapport à 1938, alors que les salaires en sont à peine à l’indice 10 ».

« Lors du dernier congrès de l’Union départementale CGT, le secrétaire général a mis en doute l’existence de Force-Ouvrière, dit M. Roux qui poursuit : « La preuve de notre existence elle est apportée aujourd’hui même par votre présence. Elle est fournie par notre présence au sien de toutes les commissions départementales et communales. Partout où il y a des délégués, des représentants CGT ou CFTC, il y a des camarades « FO » et demain, nous l’espérons, nous serons à même de prouver une fois de plus notre existence en prenant la place qui nous revient de droit au Conseil d’administration des Cours professionnels de la Bourse du Travail ».

Et M. Roux indique que M. Vigier n’ayant pas répondu à deux lettres qui lui furent adressées, une délégation FO a été reçue par le Maire de Poitiers qui a promis de régler la question.

En ce qui concerne le problème des abattements de zones de salaires « Nous avons toujours mené campagne pour la suppression pure et simple de ces zones, dit M. Roux, et à la Commission départementale du bon travail a été réalisé. De récents travaux exécutés par nos camarades « FO » dans tous les coins du département ont démontré que le minimum vital pour la Vienne devait se situer autour de 14.300 fr. Voilà ce qu’il faut défendre, voilà ce qu’il faut obtenir.

Abordant la question des loyers, M. Roux déclare :
« Que l’on augmente les loyers anormalement bas, d’accord, mais que l’on ne touche pas aux loyers déjà chers. La surface corrigée est une invention qui ne peut que nuire aux familles nombreuses, car elle repose sur le nombre de pièces et la surface habitable ». Et M. Roux conclut en lançant un appel à tous les militants et à tous ceux « qui ne demandent qu’à venir grossir nos rangs ».