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Le Comité d’entente des Cheminots de Poitiers qui réuni les représentants de la CGT et de la CFTC, et des Cadres autonomes, avait convoqué vendredi soir, à la Maison du peuple, tous les cheminots poitevins afin de fixer leur attitude face à l’éventuelle suppression des lignes secondaires envisagée par le gouvernement, suppression qui entraînerait des mesures de compression du personnel.

Au cours de la réunion présidée par M. Austrui, des Cadres autonomes, entouré de MM. Robineau (CGT), Texier (FO), Boisdon (CFTC) et Demellier (Retraités), les différents orateurs : MM. Jouanneau, de la Fédération des cadres, Lanson de la CFTC et Segny de la CGT, rappelèrent l’action des cheminots dans la lutte pour l’augmentation de la production, s’élevèrent contre les campagnes qui veulent faire supporter au personnel de la SNCF, le déficit actuel et s’affirmèrent prêts à lutter pour la défense de leurs conditions de vie et de travail.

En terminant, M. Vigier, secrétaire général de l’Union départementale (CGT), lança un appel à l’union de tous les travailleurs. A l’issue de la réunion la résolution suivante fut adoptée à l’unanimité :

Les cheminots de Poitiers, réunis le 3 juin 1949, à la Maison du peuple, dénoncent à l’opinion publique la campagne mensongère d’une certaine presse dite de grande information, contre la SNCF et la corporation du rail.

Ils protestent contre les mesures envisagées par le gouvernement et le Ministre des Travaux publics, mesures qui tendent à désagréger le chemin de fer, grand service public au service d’intérêts privés n’ayant rien à voir avec l’intérêt général bien compris.

Ils font appel aux usagers des chemins de fer contre la fermeture inconsidérée de lignes qui ne ferait qu’aggraver le déficit du Chemin de fer et augmenter les difficultés de transport dans les régions visées par ces fermetures.

Ils alertent l’ensemble des Cheminots et se déclarent prêts à riposter à toutes attaques contre leurs conditions de vie et de travail ; ils s’engagent à mener l’action nécessaire pour le maintien intégral des avantages acquis et en particulier du régime des retraites découlant de la loi de 1911, de la caisse de prévoyance, des avantages sociaux, etc.

Ils invitent tous les cheminots à s’unir pour :
1) Assurer la défense du chemin de fer en s’opposant à toute fermeture inconsidérée de lignes mêmes secondaires ;
2) S’opposer à tout licenciement du personnel (cadre permanent et auxiliaire) ;
3) Obtenir l’amélioration du pouvoir d’achat et son harmonisation avec le coût de la vie ;
4) L’application de la loi votée sur la péréquation des retraites ;
5) La mise au cadre permanent des auxiliaires et conclusion du reclassement ;
6) Le réexamen des sanctions pour action syndicale en vue d’une amnistie la plus large possible ;
7) Compléter le Conseil d’administration de la SNCF par le retour des administrateurs ouvriers chassés par l’arbitraire du Ministre des Transports.

Ils demandent :
La réouverture des lignes : Poitiers-Argenton, Poitiers-Loudun, Châtellerault-Le Blanc, Port de Piles-Le Blanc, Montmorillon-Le Blanc, Lussac-les Châteaux-St-Saviol, Châtellerault-Loudun au service voyageurs à l’aide de l’autorail FNC.