0371602/08/1950ITEUIL
Entre Iteuil et Ligugé, Papault, fabrique de papier va disparaître usée par l’âge.
C’était il y a 60 ans, un moulin déjà vieilli s’appuyait sur le Clain verdoyant entre Iteuil et Ligugé.
Et puis, le pays naissant à l’industrie, le vieux moulin fit place - en 1890 – à une fabrique qui, d’année en année, prit de l’importance jusqu’à devenir l’usine Papault, succursale du groupe Navarre, spécialisée dans la production de papier d’excellente qualité.
Elle devint cette usine à papier que l’on connaît aujourd’hui et de laquelle vivent de nombreuses familles.
Pourquoi ne pas écrire : « Cette usine à papier que l’on connaissait hier... » ?
Car, déjà, Papault entre dans le passé ! La réalité est dure..
L’usine est fatiguée, les rouages sont usés et bien que les quelques soixante-quinze ouvriers soient solidement attachés à leurs machines, ce matériel, ces machines n’ont plus le rythme nécessaire.
Elles vont moins vite, elles produisent moins que d’autres plus jeunes, plus modernes…
Et c’est parce que la loi de la concurrence est impitoyable, qu’il faut vivre, qu’il faut se battre, que la société Navarre a décidé la mise à mort de l’usine de Papault, laquelle sera remplacée par une autre plus moderne, plus jeune, dans la région de Rouen.
La seconde produira cinq fois plus que la première !
Mais cela ne va pas sans poser un grave problème social. Que vont devenir les ouvriers ?
On a espéré un moment les emmener – du moins ceux qui pouvaient quitter la terre poitevine – à Rouen pour servir la nouvelle usine. Et puis on a dû abandonner l’idée de ce transfert de personnel. Le problème – quasi insoluble – du logement en est le principal responsable.
Alors les ouvriers de Papault et leur famille voient s’avancer à grands pas et avec inquiétude, le jour d’octobre prochain où l’usine fermera ses portes.
La chose est grave ! Une seule solution pour que de nombreuses familles ne soient pas précipitées d’un seul coup dans la gêne : qu’une autre société achète cette usine et qu’elle procure ainsi du travail à tous ces braves gens.
Une usine est à vendre avec 75 paires de bras solides !
R. Plumereau
le 02/02/2021 à 17:52
Source : Le Libre Poitou
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