0374919/01/1951VIENNE
Les tarifs horaires sérieusement relevés
On sait que depuis quelques mois des discussions sont nombreuses dans les professions du bâtiment, discussions qui tendent à la conclusion d’un accord sur les salaires.
En effet, jusqu’à présent les salaires officiels en vigueur étaient demeurés les mêmes depuis deux ans et il était nécessaire qu’ils fussent améliorés.
Qu’on en juge par le tableau ci-dessous :
1re zone 2e zone
Manœuvre ordinaire 52,36 47,60
Manœuvre spécialisé 58,34 53,04
Ouvrier spécialisé 1er échelon 61,85 56,20
Ouvrier spécialisé 2e échelon 65,53 59,58
Ouvrier spécialisé 3e échelon 67,37 61,25
Ouvrier qualifié 1er échelon 71,05 64,60
Ouvrier qualifié 2e échelon 74,73 67,90
Ouvrier qualifié 3e échelon 76,73 69,76
Ouvrier hautement qualifié 80,58 73,26
Ces taux s’entendent à l’heure.
Puis la loi, tant attendue, née le 11 février 1950, précisa dans son article 31 qu’en attendant la mise en valeur de conventions collectives des accords pouvaient être conclus entre employeurs et ouvriers.
« Cette loi est du 11 février, direz-vous ! Pourquoi aucun accord n’avait-il été conclu avant aujourd’hui ?
La raison de ce retard est fort simple. Les éventuels accords ne pouvaient être passés avant que ne soit intervenu un décret fixant le taux de salaire minimum sur l’ensemble du territoire.
C’est le 23 août 1950, que ce décret fit une apparition très remarquée : 68 fr 64 pour la première zone, 64 fr pour la seconde, tels étaient les minima pour le département de la Vienne.
Du coup, à compter du 1er septembre, les salaires furent sérieusement relevés dans la mesure où certains patrons ne les avaient pas auparavant améliorés de leur propre initiative…
Mais la situation ainsi créée ne pouvait s’éterniser. En effet, si l’heure de travail du manœuvre ou de certains ouvriers spécialisés étaient désormais payée plus cher, l’heure des ouvriers spécialisés, ouvriers qualifiés, n’avaient subi officiellement aucune augmentation et la hiérarchie des valeurs n’était plus respectée.
C’est pourquoi les contacts furent pris entre représentants des employeurs et des syndicats ouvriers en vue de parvenir à un accord.
Plusieurs conférences ainsi provoquées n’eurent aucun résultat. La dernière en date, il y a environ un mois, faillit bien provoquer un échec complet et la rupture des conversations. En effet, dans un compte-rendu succinct que nous avons publié à l’issue de cette réunion, nous indiquions que chacune des parties s’étant auparavant arrêtée à un chiffre très différent de l’autre, personne n’avait consenti à faire un pas en avant (ou en arrière). Et notre conclusion était assez pessimiste.
Mais grâce à l’arbitrage de M. Gautier, Directeur de la Main-d’œuvre et M. Viaud, Inspecteur du Travail, les conversations devaient bientôt reprendre et aboutir enfin, jeudi matin à la Chambre de commerce, un effort ayant été consenti de part et d’autre.
Les conversations n’ont porté qu’en ce qui concerne les salaires de la 1re zone et l’accord, lui même, n’a été signé que pour cette catégorie.
Nous publions, ci-dessous, les nouveaux taux applicables à partir du 15 janvier.
Maçonnerie : Manœuvre 69 fr ; aide maçon, 72 fr, maçon ordinaire, 77 fr ; maçon poseur, 82 fr ; tailleur de pierre, 87 fr ; cimentier, carreleur, mosaïste, ravaleur, 92 fr.
Charpente-menuiserie : manœuvre, 69 fr ; jeune ouvrier et assimilé (après apprentissage), jusqu’au retour du service militaire, 77 fr ; menuisier-charpentier, 82 fr ; ouvrier très qualifié, 92 fr.
Couvreur-zingueur-chauffage central et sanitaire : jeune ouvrier, 77 fr ; ouvrier 1re catégorie, 87 fr ; ouvrier hautement qualifié, 92 fr.
Plâtrerie : manœuvre 69 fr ; jeune ouvrier et assimilé, 77 fr ; plâtrier ordinaire, 82 fr ; compagnon plâtrier, 87 fr.
Serrurerie : manœuvre 69 fr ; jeune ouvrier et assimilé, 77 fr ; ouvrier qualifié, 87 fr ; ouvrier très qualifié, 92 fr.
Peinture : manœuvre, 69 fr ; jeune ouvrier CAP et assimilé, 77 fr, ouvrier qualifié, 87 fr ; ouvrier très qualifié, 92 fr.
Cet accord doit être compris comme additif à la Convention collective de 1937.
le 22/02/2021 à 17:05
Source : Le Libre Poitou
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