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On ignore pas que depuis un certain temps, un malaise règne dans le milieu automobile.

Ce malaise – qui a atteint Poitiers – vient du fait que la profession d’ouvrier de garage apparaît déclassée au point de vue salaire par rapport à certaines autres professions spécialisées et notamment la métallurgie.

C’est précisément aux salaires de la métallurgie que les syndicats ouvriers des garages se réfèrent pour réclamer une sorte de parité laquelle, malgré de nombreuses démarches, n’a point été accordée.

Ce n’est pas que la Chambre nationale de l’Automobile ait opposé un refus formel et définitif aux revendications ouvrières.

Nous savons, en effet, de source extrêmement bien informée, qu’une sorte de référendum est actuellement lancé parmi les adhérents de la Chambre nationale pour savoir s’il est possible d’accorder aux ouvriers des garages la parité avec ceux de la métallurgie.

C’est donc que l’on se préoccupe de la question.

Mais devant les difficultés croissantes de la vie quotidienne, les ouvriers perdent patience d’autant plus que dans certains départements français, les salaires ont été réajustés.

A Poitiers, un mouvement a éclaté vendredi après-midi. Il englobe la presque totalité des ouvriers de la SAGAMP, boulevard du Grand-Cerf auxquels se seraient joints un ou deux éléments d’autres garages de Poitiers.

Une délégation des ouvriers en grève vendredi après-midi, s’est présentée au garage Morin pour y être reçue par M. Gaston Morin, président de la Chambre patronale des garages de Poitiers.

Celui-ci étant absent, rien ne vient éclaircir la situation et chacun – ouvriers et patrons – reste sur ses positions.

En tout état de cause, il ne semble pas que la solution au problème ainsi posé, puisse intervenir autrement que sur le plan national.

Au cours de la soirée de vendredi, nous avons reçu le communiqué suivant émanant des ouvriers en grève :

« Devant le refus des dirigeants de la Chambre patronale des Garages et Poitiers, de réunir la Commission paritaire pour étudier les salaires dans les garages, les ouvriers de la SAGAMP ont arrêté le travail vendredi après-midi.

« Les ouvriers demandent que les salaires soient fixés comme suit :

Manœuvre ordinaire : 98 fr ; manœuvre de force : 101 ; ouvrier spécialisé 1^er échelon : 104 fr ; 2^e échelon : 108 fr ; ouvrier professionnel 1^er échelon : 115 fr 50 ; 2^e échelon : 128 fr ; 3^e échelon : 140 fr.

« Les ouvriers demandent en outre que la hiérarchie et le classement des ouvriers ne pas modifiés à la suite de cet accord ».