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0392128/05/1952POITIERS

LA RÉSOLUTION DU CONGRÈS DE L'UD DES SYNDICATS OUVRIERS DE LA CGT-FO

On nous communique :

L’Union départementale des syndicats de la CGT-FO a tenu son congrès annuel dimanche dernier à la Maison du peuple de Poitiers.

Après avoir adopté divers rapports présentés et élu le bureau de l’UD, le congrès a voté la résolution ci-après :

Le syndicalisme « Force Ouvrière » suit avec attention l’expérience Pinay, mais il doit constater que cette expérience, bien que soutenue par les organisations représentatives du patronat français, ne semble pas avoir donné jusqu’alors les résultats escomptés.

Le congrès souhaite vivement une baisse généralisée des prix, ainsi que « Force ouvrière » le réclame depuis plus de deux ans, mais il regrette de n’avoir pas enregistré de résultats tangibles.

Il demande que le Parlement veuille bien se pencher sur les projets d’échelle mobile des salaires. Cependant, il lui paraît nécessaire que le Gouvernement rapporte préalablement les instructions données à ses représentants et constituant un véritable blocage des salaires.

Le salaire minimum interprofessionnel fixé d’une façon dérisoire, très en dessous du minimum vital indispensable, ne peut, en aucun cas, servir de base à l’application de l’échelle mobile.

Le congrès constate d’ailleurs avec regret que ce salaire minimum interprofessionnel est loin d’être respecté dans le secteur privé. Aussi demande-t-il aux autorités administratives compétentes d’avoir à prendre les mesures propres à assurer le respect de cette disposition légale et règlementaire.

En tout état de cause, il estime que les travailleurs sont fondés à réclamer une revalorisation de leurs salaires et traitements.

Il réclame l’intervention de Conventions collectives nationales, la conclusion d’accords de salaires nationaux étendus et la fixation d’un salaire national minimum garanti indépendant de toute notion de zone d’abattement.

L’étude des questions relatives à la productivité permet au congrès de faire plusieurs réserves. Il pense que l’accroissement de la production par l’intervention des techniques modernes ne doit pas avoir pour seule conséquence d’accroître les profits, mais au contraire de faire baisser les prix de revient et de relever le salaire nominal des producteurs.

Le congrès se déclare résolument opposé à toute mesure conduisant à reculer l’âge de la retraite. La situation économique, l’accroissement de la population, la menace du chômage pour les femmes, le respect des contrats ou engagements justifient sa position.

Concernant les travailleurs du secteur privé, il réclame pour ceux-ci une révision de la législation actuelle afin de leur assurer des retraites dignes et non des aumônes.

Se prononçant sur les récentes mesures fiscales, le congrès condamne l’encouragement à la fraude, la prime donnée aux déserteurs de l’impôt, les avantages accordés aux possesseurs de capitaux, toutes ces mesures constituant un défi aux contribuables intégraux que sont les salariés.

Examinant les problèmes posés par la Sécurité sociale, le congrès engage les syndicats et tous les salariés à s’unir pour la défense et l’amélioration de cette institution.

Il partage le mécontentement des assurés, lesquels se plaignent à juste titre de la hausse des tarifs médicaux et du prix excessif des médicaments.

Il demande au Parlement et au Gouvernement d’avoir à prendre des mesures d’autorité afin d’éviter les abus en matière de tarifs médicaux et pharmaceutiques et de relever sensiblement les remboursements accordés aux assurés sociaux.

Le congrès, examinant les causes et les effets de la division du prolétariat français, fait appel à tous les travailleurs et leur demande de rejoindre les syndicats libres.

Il reste partisan d’une unité syndicale organique, ceci dès que les conditions seront rendues possibles. Il estime néanmoins que l’unité ouvrière ne peut se réaliser qu’avec des syndicats libres dégagés de toute emprise politique.

Il dénonce comme préjudiciable à l’intérêt de la classe ouvrière certaines tentatives trompeuses d’unité d’action dont le but et les fins sont contraires à la défense et la représentation des intérêts des travailleurs.

Il s’élève avec force contre la suppression de certains crédits devant être affectés à l’Éducation nationale et invite les syndiqués à lutter pour l’abrogation des lois qui mettent en péril la laïcité de l’État et celle de l’École publique.

De même, il considère que la réduction des crédits d’investissement porte une grave atteinte à l’économie nationale et à la reconstruction en particulier.

Il insiste pour que des crédits soient ouverts en vue du développement des initiatives publiques ou privées en matière de construction de logements.

Abordant, enfin, l’angoissant problème de la paix dans le monde, le congrès, fidèle à la tradition du syndicalisme ouvrier, se prononce pour un désarmement contrôlé et simultané.

Il rappelle que la guerre ne résout rien, mais engendre des maux dont la classe ouvrière est la première à souffrir.

Il souhaite que l’Europe unie et fédérée se constitue. Il considère que le réarmement de l’Allemagne, avant cette réalisation, constitue un grave danger contre lequel il s’élève.

Il fait confiance au bureau confédéral de la CGT-Force Ouvrière pour œuvrer en s’inspirant des désirs exprimés ci-dessus.

 

 

le 12/04/2021 à 16:08

Source : Le Libre Poitou

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