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0397614/01/1953CHATELLERAULT

LA FERMETURE DES USINES ROCHER A CENON

Un tiers de l’effectif pourrait reprendre le travail incessamment nous dit M. Rocher

M. Rocher, auquel nous avons rendu visite mardi matin, nous a fort aimablement reçu, malgré tous les soucis qui se présentent à lui actuellement et nous a déclaré :
« Lundi j’ai donné lecture au Comité d’entreprise d’un exposé sur la situation financière de l’usine et les difficultés qui nous ont obligé de mettre en chômage les 600 ouvriers de Cenon. Ce matin, un certain nombre de chefs et d’employés administratifs et techniques se sont mis au travail pour établir, selon nos possibilités financières, une liste d’ouvriers s’élevant au tiers de l’effectif de l’usine qui pourraient reprendre incessamment le travail. Dans les jours prochains, je vais monter à Paris pour avoir de très importantes conversations qui aboutiront, je l’espère, à la reprise du travail à l’usine de Cenon. C’est là mon plus grand souci ».

M. Ménard, de la CGT-FO

Après avoir vu M. Rocher, nous avons cherché à voir les représentants syndicaux de l’usine de Cenon. Nous avons pu trouver à l’usine M. Ménard, secrétaire de l’Union départementale de la CGT-FO, qui nous a dit :
« Pour redresser la situation on va se heurter à des administrations, nous allons essayer de connaître l’attitude et les projets de ces administrations et surtout le délai envisagé pour apporter une solution à la situation actuelle.

« En possession de ces éléments, nous essaierons d’intervenir auprès des pouvoirs publics et des directions départementales et, si nécessaire, nationales de ces administrations pour obtenir une régularisation aussi rapide que possible.

« Par ailleurs, au cas où les solutions tarderaient, il nous faudrait obtenir des pouvoirs publics : 1) la prorogation du chômage partiel ; 2) la création d’un fonds de chômage départemental ou, à défaut, de fonds de chômage locaux afin de couvrir les chômeurs ne se trouvant pas dans les villes où existent des caisses de chômage ».

Une assemblée des travailleurs des usines Rocher s’est réunie à la Bourse du Travail

Hier, à 16 h. 30, se tenait à la Bourse du Travail une assemblée de travailleurs licenciés des usines Rocher. Dans une atmosphère de fièvre, on décida de constituer un Comité de défense et de lancer un appel à la population afin que soit résolu le douloureux problème que pose le licenciement de près de 600 ouvriers.

M. Lumet, secrétaire CGT aux établissements Rocher, nous déclare :

« Il est inadmissible que l’on licencie 600 ouvriers alors que, suivant les dires de M. Rochet, d’importantes commandes sont à exécuter. D’ailleurs les ouvriers en chômage ne seront pas les seuls à souffrir de cet état de choses. Les petits commerçants eux-mêmes, ressentiront profondément les effets de cette crise.

« Nous avons formé un Comité de défense où sont représentés les horizons les plus divers. Il est du devoir des Pouvoirs publics de prendre en considération nos légitimes revendications.

« De toute façon, nous sommes absolument opposés à un réembauchage fragmenté par paquets. Nous voulons le réembauchage complet et « en bloc » des travailleurs. Demain le préfet recevra les doléances d’une délégation d’ouvriers des Établissements Rocher. Quoi qu’il en soit, les familles de chômeurs devront être secourues dans les jours à venir en attendant le règlement du différend ».

Quant au syndicat Force-Ouvrière, il attend son délégué régional avant de prendre position d’une manière définie.

Souhaitons que des éléments nouveaux apportent une solution heureuse à ce conflit qui touche profondément de laborieuses familles.

Le chômage à Cenon

La mise en chômage de 600 ouvriers environ aux usines Rocher a provoqué une très vive émotion.. N’y aurait-il plus de commandes à exécuter ?

Ce n’est pas le cas.

Il semble, d’après M. Louis Ripault que nous avons consulté et dont la protestation auprès du gouvernement il y a quelques mois avait été retenue, que nous pataugions encore une fois dans des interprétations successives dont les textes torturés font d’abord les frais et dont les ouvriers sont ensuite victimes.

De toutes pièces, ont crée artificiellement le malaise social puis l’agitation.

Est-ce possible que cela dure ou s’étende ?

Le maire de Châtellerault nous a répondu « Non ».

 

 

le 19/04/2021 à 17:08

Source : Le Libre Poitou

métallurgie, chômage, licenciements

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