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Un communiqué des organisations syndicales EDF et GDF

Nous recevons des organisations signataires le communiqué ci-après que nous reproduisons intégralement :

A la suite de la grève du 20 mai, le personnel d’EDF et GDF a été attaqué en raison du fait que cette grève aurait eu pour première conséquence, de priver de travail un certain nombre d’ouvriers.

Les organisations syndicales, en déplorant que leur action se soit traduite effectivement dans certains cas de cette manière, tiennent à préciser ci-après, les raisons qui les ont conduites à prendre ces dispositions.

1. - En mai 1951, un protocole avait été signé entre les Directeurs généraux et certaines organisations syndicales, avec l’accord du gouvernement, pour la remise en ordre des salaires. L’échéance de ce protocole était survenue au 1^er janvier 1953 mais Monsieur le Président du Conseil a fait savoir qu’un engagement à si longue échéance ne comptait pas et s’est refusé à son application donnant ainsi lui-même l’exemple du reniement de la signature librement consentie.

Il convient de préciser que l’application de ce protocole pouvait se faire sans entrainer aucune répercussion sur les tarifs de l’électricité et du gaz.

2. - Dans son programme de redressement financier, Monsieur le Président du Conseil propose des mesures qui conduiraient à la fonctionnarisation pure et simple du personnel des industries électriques et gazières lui enlevant ainsi des qualités qui sont normalement l’apanage de l’indépendance et qui sont nécessaires pour le bon fonctionnement d’une des toutes premières industries clé en plein développement.

En outre, l’État, mauvais patron, ne trouve pas d’autre solution pour établir imparfaitement l’équilibre que de contraindre les autres patrons à devenir aussi mauvais que lui.

3. - Enfin la Commission supérieure des Conventions collectives ne s’est pas réunie depuis septembre 1951 alors que depuis cette date le coût de la vie a augmenté de 15 à 18 %.

Des pourparlers constants ont été menés depuis plusieurs mois pour faire aboutir notamment la première et la troisième partie du programme ci-dessus.

C’est devant le refus formel des Directions générales et surtout du Gouvernement de prendre leurs demandes en considération, et dans l’impossibilité absolue de trouver des moyens efficaces de se faire entendre, que les organisations syndicales ont été conduites à prendre une décision de grève qui heurte profondément leur conscience professionnelle.

Les organisations syndicales CGT, CGT-FO, CFTC, CGC (UNCM)