CGT

Se connecter

C’est avec le mélange de curiosité non feinte et d’appréhension inhérent à tout profane que nous avons franchi le portail du 23 bis de la rue Gilbert – où on lit sur une petite plaque : Société anonyme Radio-Énergie, siège social 75, rue de la Glacière, Paris – Ateliers de Châtellerault ; et plus bas, lapidaire et froide : « On n’embauche pas ».

.../…

La société a été créée à Paris en 1928 pour la construction de machines électriques spéciales destinées en particulier à la radio-Electricité.

En effet, la radio-électricité demande pour l’alimentation de ses tubes des courants, des tensions et des fréquences qui sont différents de ceux des secteurs habituels ; il faut donc convertir ces courants de secteur en ceux qui sont nécessaires et cette conversion s’opère au moyen de machines électriques rototives appelées convertisseurs.

Le développement des fabrications de la société Radio-Energie a suivi celui de la radio-électricité professionnelle qu’il ne faut pas confondre avec la radiodiffusion et le matériel de Radio-Energie s’est répandu sur les navires, les avions, les véhicules de tous genres, sur des postes nombreux nécessaires aux colonies et aussi à certaines liaisons de l’administration des PTT.

En 1938, les ateliers de Paris de la société Radio-Energie s’avéraient trop exigus et difficiles à agrandir, d’où recherches en province et c’est Châtellerault qui bénéficia de cette décentralisation puisqu’aussi bien un local parfaitement adéquat pouvant recevoir une centaine d’ouvriers avait été trouvé.

Aussitôt installé, ce local fut immédiatement doublé d’un autre, puis en 1939, à l’orée des hostilités, un troisième local fut élaboré pour l’exécution des fabrications de guerre tant et si bien que début 40, 250 personnes œuvraient à la réalisation des convertisseurs destinés aux avions, chars d’assaut et autres obligations.

Mai 1940, reconversion immédiate et fabrication d’articles d’usage courant ; dès juin des réchauds étaient lancés dans le commerce et peu par après des ventilateurs de gazogènes, des radiateurs, des moteurs de traction enfin. Pendant toute cette période les services d’études bien loin de se croiser les bras « 100 fois sur le métier ont remis leur ouvrage », s’adaptant dès lors au mieux de leurs possibilités à l’évolution de la technique et entrevoyant déjà les prometteuses réalisations du futur.

1952. La société Radio-Energie sachant pertinemment que celui qui n’avance pas recule, a les yeux résolument tournés vers l’avenir.

La technique radio-électrique a formidablement progressé et s’est ouverte à grands coups de découvertes fécondes de nouveaux et larges horizons. La matériel prend un caractère de plus en plus scientifique, des besoins inconnus jusqu’alors se font jour désormais. Et la « radio-électricité » devient un terme trop vague, trop exclusif et restreint et l’on parle de télécommunication et d’électronique.

Ainsi nous avons vu des machines très puissantes destinées à recevoir le courant continu délivré par la centrale de bord des navires et fournissant du courant à 600 périodes transformé en H.T. pour alimenter les émetteurs et des récepteurs assurant les communications télégraphiques du navire et sa sécurité.Les convertisseurs alimentent les appareils de télévision, de radiodiffusion, de mégaphone et même de machines à laver.