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Dans les PTT, la situation était lundi matin, assez confuse.

Un certain nombre d’agents requis étaient au travail. D’autres n’avaient point répondu aux ordres de réquisition lancés.

Aussi, au cours de la matinée, une importante des grévistes se tenait-elle à la Maison du peuple afin d’éclaircir la situation…

Sans doute des secrets devaient être révélés à cette réunion, car un soigneux « filtrage » était assuré à l’entrée.

A la poste, des militaires de la garnison assuraient le tri du courrier en retard en compagnie de quelques agents des PTT requis pour la circonstance.

La situation était, ainsi que nous le disions plus haut, assez confuse car, dans le plan mis en application lundi, la distribution devait être assurée en ville par les militaires. Or, au cours de la matinée, un contre-ordre arrivait aux termes duquel cette distribution ainsi prévue ne serait pas assurée…

Craignait-on des incidents

A dire vrai si une certaine quantité de courrier fut triée, aucune distribution n’eut lieu en ville. Seuls perçurent quelques lettres et imprimés en retard, les utilisateurs des boîtes postales et les usagers de la poste restante.

Mais, lundi soir, les menaces de suspension de fonctions pesaient lourd sur les épaules de certains agents des PTT requis.

Une réunion avait-elle lieu à nouveau à la Maison du peuple, vers 17 h. 30.

Une fois encore, la grande salle était comble et les délégués syndicaux occupaient la tribune. La réunion se prolongea jusqu’à 20 h. 15 (avec une suspension de séance).

La discussion fut vive, deux problèmes essentiels étant à l’ordre du jour. L’une des discussions s’ouvrit sur la validité des ordres de réquisition, validité contestée par l’ensemble des grévistes.

L’autre mit aux prises quelques tenants (minoritaires) de la reprise du travail et ceux (très nombreux) désirant la poursuite du mouvement. A dire vrai, la position des syndicats locaux est conditionnée par celle de leurs dirigeants nationaux respectifs, qui n’ont point terminé l’étude des nouveaux décrets gouvernementaux, ni arrêté leur position quant à la poursuite ou la cessation de la grève.

D’un commun accord, il fut décidé que le mouvement se poursuivrait, une réunion d’information ayant lieu aujourd’hui mardi dans la matinée.