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Monsieur le Préfet,

Les mouvements de protestation contre les décrets-lois du gouvernement de M. Laniel connaissent une ampleur sans précédent. Parallèlement à cette action sociale, se développe sur le plan parlementaire un mouvement ayant pour but la convocation immédiate de l’Assemblée Nationale afin d’ouvrir un débat de politique générale tendant à l’annulation de ces décrets qui, s’ils étaient appliqués, atteindraient profondément le statut des personnels en cause.

En ce qui nous concerne, ces décisions sont :
1) Recul d’âge de la retraite (qui doit frustrer les retraités de 13 milliards).
2) Suppression de 5 % des emplois vacants.
3) Licenciement chez les Travailleurs de l’État.
4) Blocage des salaires et traitements.
5) Suppression de l’avancement.
6) Augmentation des loyers prorogée jusqu’en 1957.
7) Atteinte à la Sécurité sociale.

De plus, l’action engagée dans l’Unité totale des personnels de la Manufacture a aussi pour but la satisfaction rapide des principales revendications suivantes :
a) Personnel ouvrier.
Application du décret du 22 mai 1951 concernant les salaires.
Abrogation du décret du 20 mai 1953 relatif aux licenciements.

b) Fonctionnaires contractuels et auxiliaires.
Titularisation, révision des indices.
Sortie du statut commun des personnels techniques.

c) Ensemble du personnel
Réunion de la Commission supérieure des Conventions collectives ayant pour but de fixer un nouveau minimum interprofessionnel garanti en rapport avec le coût de la vie.

Les personnels de la Manufacture décident, en matière de protestation, un arrêt de travail limité dans la journée du 13 août 1953.