CGT

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La situation sur le front de la grève n’avait guère évolué au cours de la journée de lundi, chacun restant sur ses positions.

Tout juste notait-on un plus grand nombre de grévistes, la presque unanimité des fonctionnaires de retour de vacances le 15 août, ayant pris rang parmi eux.

Postiers, cheminots, gaziers, électriciens, manuchards, employés et ouvriers du Parc d’Artillerie et du Dépôt des Coopératives avaient donc poursuivi leur mouvement sans qu’aucun incident notable soit à signaler.

Au cours des différentes réunions tenues à la Maison du peuple et tout en maintenant la volonté de voir aboutir les revendications formulées, on s’entretenait des chances possibles de règlement du conflit, des conversations ayant lieu, à l’échelon national, entre le gouvernement et les représentants des syndicats FO et CFTC. Côté CGT cependant on s’indignait contre cette différence faite entre les syndicats et on réclamait de participer aux conversations.

Bref, s’il n’existait point à vrai dire, une détente réelle, le climat était favorable, créé par le fait que des conversations avaient lieu, même si elles avaient, au départ, peu de chances d’aboutir.

Lundi soir, les grévistes du Parc d’Artillerie et de la Manufacture de Châtellerault, décidaient de reprendre le travail mardi matin.

D’autre part, par solidarité,les journaux locaux ne paraissaient pas.

Et puis il y eu l’allocution radio-diffusée de M. Lanier.

Discours catégorique.

Nombre parmi les grévistes étaient à l’écoute et on attendait la réaction à Poitiers, mardi matin.

Elle eut lieu, et non point celle que d’aucuns pouvaient prévoir : la reprise du travail fut pratiquement nulle.

Réunis à nouveau au cours de la matinée à la Maison du peuple, les postiers se découvrirent plus nombreux que la veille, le même phénomène se produisant ensuite chez les cheminots et chez les gaziers-électriciens.

Les différents responsables syndicaux avaient, au cours de la nuit, pu prendre contact avec leurs centrales.. et l’unanimité se fit pour la poursuite du mouvement. Mais une unanimité visiblement renforcée.

De nouvelles réunions avaient lieu mardi après-midi. Elles confirmèrent l’impression première : les grévistes demeuraient sur leurs positions.

Bien plus, on prévoyait d’autres mouvements intéressant le secteur privé !

Quant aux moyens mis en œuvre pour assurer certains services, ils continuent de fonctionner, tels le téléphone (surtout urbain), les transports par cars et la distribution du courrier dans un périmètre réduit.