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L'EDF-GDF et la SNCF demeurent en grève en attendant de plus amples informations.
Décisions probables aujourd'hui.

La journée de jeudi n’ayant point, sur le front des grèves, apporté d’éléments nouveaux.

Postiers, cheminots, gaziers, électriciens poursuivaient leur mouvement dans le calme, tandis que les employés de la Compagnie des Tramways effectuaient la grève de 24 heures qu’ils avaient annoncée.

Bref, à première vue, la situation demeurait stationnaire et chacun, parmi les grévistes, attendait les résultats de la réunion du bureau de l’Assemblée Nationale prévue pour vendredi et espérait la convocation de ladite Assemblée pour le début de la semaine prochaine.

Cependant, sans que rien de précis n’ait été communiqué sur le plan local on avait l’impression qu’il se passait quelque chose à Paris.

Ainsi le déplacement d’une délégation des postiers poitevins vers la capitale, délégation qui avait pour mission de réclamer la présence de tous les syndicats dans d’éventuelles conversations n’était-il pas effectué sans raison.

De ce fait, une tardive dépêche annonçait, en fin de journée, que des conversations avaient repris, par le truchement du MRP, entre le gouvernement et les représentants de la CFTC et FO.

Cependant les grévistes, en grosse majorité, ignoraient ce fait et la nouvelle publiée dans notre dernière édition de vendredi matin et diffusée par la radio, d’un accord conclu entre le gouvernement et les postiers CFTC et FO fit l’effet d’une bombe.

Aussi l’animation était-elle grande vendredi matin dans la cour de la Maison du peuple. Car, si quelques agents des PTT ayant pris connaissance des communiqués CFTC et FO retirant leur ordre de grève générale, avait gagné dès le matin leur lieu de travail, ils représentaient une infime minorité, tous les autres s’étant rendus comme à l’habitude, à la Bourse du Travail, pour y prendre contact avec leur dirigeants locaux et arrêter leur position quant à l’éventualité d’une reprise du travail.

En effet, la situation n’était pas aussi simple qu’il apparaissait à première vue.

Un accord était conclu, certes, pour les postiers et électriciens, mais la CGT avait été tenue à l’écart et les responsables locaux attendaient en vain des instructions de leurs fédérations nationales.

D’autre part, CFTC et FO étaient, suivant les instructions reçues de Paris, d’accord pour reprendre le travail, mais leurs troupes réclamaient des précisions quant aux avantages obtenus dans l’accord passé et quant à la suite donnée aux sanctions. Sur ce point les communiqués publiés à Paris leur paraissaient insuffisants.

Enfin, il y avait les cheminots – de tous les syndicats - pour lesquels aucune nouvelle n’était parvenue.

Pendus au téléphone les uns les autres parmi les responsables, cherchaient leurs informations… Tant et si bien que si la réunion des cheminots se déroula normalement, celles prévues pour les postiers d’une part et les gaziers-électriciens d’autre part, n’eurent pratiquement pas lieu.

Chacun s’en retourna, pour être présents aux rendez-vous fixés dans le courant de l’après-midi, à l’heure où les précisions nécessaires devraient être obtenues.

Ainsi, contrairement aux mots d’ordre lancé par la CFTC et FO, les postiers et gaziers-électriciens n’ont pas, vendredi matin, repris le travail.

Il était probable qu’ils le reprendraient samedi matin, imités en cela par leurs camarades de la CGT.

En effet, bien qu’ayant été tenue à l’écart des conversations, la CGT, si les termes de l’accord satisfont les autres syndicats, ne pouvant raisonnablement pas maintenir, tout au moins sur le plan local, son ordre de grève à la Poste et à l’EDF.

Pour ce citer qu’un cas, les « inorganisés » sont très nombreux à la poste. Ils ont observé la grève pour la plupart, mais ils sont prêts à suivre la CFTC et FO pour la reprise.

Les grévistes CGT, s’ils poursuivaient le mouvement, constitueraient donc à partir de ce moment une minorité comparativement à l’ensemble du personnel des PTT.