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Il apparaissait depuis 48 heures que les grévistes cheminots « tenaient coûte que coûte » jusqu’à la réunion du bureau de l’Assemblée en laquelle ils plaçaient un grand espoir : celui de la convocation de l’Assemblée Nationale.

Cet espoir, on l’a vu, fut déçu !

Et l’on attendait avec impatience la réunion de mardi matin.

Là, la situation se présentait sous un tout autre jour que quelques heures auparavant.

En effet, de nouveaux éléments étaient intervenus dont le principal était le refus du bureau de convoquer l’Assemblée nationale.

Mais il fallait ajouter le fait que l’on avait noté mardi matin quelques reprises de travail à la gare de Poitiers et surtout la certitude que les centres voisins : Limoges, Bordeaux, La Rochelle, etc.. avaient repris le travail en masse.

Aussi cette réunion de mardi matin débutait-elle dans une ambiance indiscutablement favorable à la reprise.

A la tribune siégeait les représentants de tous les syndicats sans exception.

Les premières paroles confirmèrent l’impression première : il était difficile de poursuivre le mouvement. Mieux valait le terminer dans l’Unité.

Les représentants syndicaux donnèrent communication des ordres de reprises lancés par leurs fédérations respectives et notamment le représentant Autonome qui communiqua les renseignements recueillis par lui-même au cours de la nuit de lundi à mardi.

A l’issue de ces différentes communications, il devint certain, cette fois, que le principe de la reprise générale était adopté.

Seule subsista une discussion quant à l’heure la plus favorable pour la dite reprise. Elle fut animée. Finalement la proposition du Comité de grève fut retenue.

Les Cheminots de Poitiers reprendraient le travail mardi à 15 heures.

Auparavant, des délégations avaient pour mission d’aller avertir les différents chefs de service de cette décision.

Mercredi, chacun ayant repris son travail à l’heure normale de son emploi, tout devrait être en ordre à la gare de Poitiers.

Notons cependant qu’à l’issue de la réunion de mardi matin, les cheminots affirmèrent leur désir de rester unis et de maintenir comme gage de cette unité, l’existence du Comité de grève élargi, comme l’ont fait les postiers.

Ce comité se réunira, semble t-il, très souvent, suivant de fort près la situation économique et sociale.

En ce qui concerne les gaziers-électriciens, une nouvelle réunion était prévue à 15 heures pour laquelle les responsables syndicaux attendaient des informations de Paris.

Indiquons cependant que l’on notait une tendance certaine à la reprise du travail.

La grève reconduite

Réunis à 17 h. 30, à la Maison du peuple, les gaziers-électriciens de Poitiers ont décidé de reconduire une nouvelle fois pour 24 heures la grève qu’ils mènent depuis de longs jours. Ils pensent avoir aujourd’hui mercredi des informations plus complètes en ce qui concerne les entretiens que mènent actuellement les représentants syndicaux auprès des directeurs généraux de l’EDF-GDF.