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Le congrès de l’UD des travailleurs chrétiens s’est réuni à Poitiers dans une salle de l’Hôtel de ville, sous la présidence de Simone Troisgros, secrétaire générale adjointe du bureau confédéral. De nombreux syndicats avaient répondu à l’appel de l’Union départementale.

Après une brève allocution du président de l’UD, la parole est donnée au secrétaire général pour la lecture des rapports déposés par les syndicats et du rapport moral.

Le secrétaire général développe le travail de l’UD au cours de ces deux années passées et ses rapports avec les organismes officiels.

Il fait ressortir plus particulièrement que l’absence de Conventions collectives n’a pas permis d’aller vers l’évolution des rémunérations tant attendues des bas salaires.

En effet, depuis septembre 1951, le salaire minimum garanti n’a pas varié, alors qu’il aurait dû être porté à un chiffre supérieur pour permettre aux travailleurs de conserver leur pouvoir d’achat.

Dans son rapport, le secrétaire général de l’UD fait également ressortir le gros travail donné par les Commissions officielles qui sont de plus en plus nombreuses, également les cours professionnels de l’UD où 50 élèves environ les fréquentent régulièrement et où chaque année plusieurs d’entre eux obtiennent le CAP de fin d’études.

Ses remerciements vont au directeur des cours et aux professeurs.

Quelques mots sont ajoutés pour faire ressortir que plusieurs camarades sont administrateurs de la Caisse primaire de Sécurité sociale, de la Caisse d’Allocations familiales et que son secrétaire général est en même temps président général du Conseil de Prud’hommes de Poitiers et que, là également tous les efforts vont vers l’amélioration du sort des travailleurs.

Et, pour terminer, il en arrive aux grèves du mois d’août dernier tenues par les camarades de la SNCF, des PTT, de l’EDF, qui durant trois semaines furent sur la brèche.

Le résultat permit de de faire convoquer la Commission nationale des Conventions collectives dans le but de faire augmenter le salaire minimum garanti tant attendu par de nombreux travailleurs qui, mal rétribués ne mangent pas tout à fait à leur faim.

Le rapport moral est discuté par plusieurs membres et finalement Simone Troisgros, de la Confédération se devait de tirer les conclusions de cette journée de travail et à l’unanimité, la motion suivante a été adoptée.

« Le congrès de l’UD de la Vienne réuni à Poitiers, salue le puissant réveil du Mouvement ouvrier en août 1953, réaffirme la nécessité d’un renversement radical de la politique sociale et économique actuelle.

« Déclare condamner l’attitude des parlementaires dits « sociaux », demande des réformes de structures et une planification de l’économie.

« Constate que le question des bas salaires n’a pas été résolue, notamment dans le secteur privé, que la loi n’a pas été appliquée en matière d’allocations familiales et qu’il convient de pratiquer des investissements bien dirigés et une productivité toujours croissante.

« Affirme la volonté d’un changement d’orientation de la politique générale du pays ».