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Le 11 novembre, au cours d’une simple, mais émouvante réunion commémorative, tenue à la Maison du peuple, à Poitiers, plusieurs allocutions furent prononcées, pour exalter la vie de dévouement, ainsi que la mort glorieuse de six poitevins.

Nous extrayons de l’allocution de M. Fillon, du syndicat du Livre, les notes suivantes relatant les arrestations, les déportations ou la mort de ces hommes de valeur qui étaient :

1. Bouriau André, secrétaire général du syndicat des Instituteurs de la Vienne de 1933 à 1939. Il appartenait à un réseau de résistance. Il fut arrêté le 14 août 1943. Enfermé à la prison de la Pierre-Levée jusqu’en janvier 1944. Il fut transféré à la prison de Fresnes. Ensuite il fut déporté en Allemagne, dans une prison près de Breslau où il mourut fin mai 1944. Il était né dans la commune de Brigueil-le-Chantre, le 9 août 1910.

2. Madelrieu Pierre-Emile du syndicat des employés de Commerce né le 7 avril 1892 à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire). Est entré dans le réseau Libé-Nord, dès sa formation aux premières heures de la résistance, fut arrêté le 1^er juin 1944 et interné à la prison de la Pierre-Levée. Est décédé dans cette prison des suites des coups et des tortures infligés par les agents de la SAP et de la Gestapo.

3. Collas André, secrétaire du syndicat des Agents de Lycée, trésorier de l’UD des syndicats de la Vienne. Arrêté à la Bourse du Travail le 14 avril 1943. Enfermé à la prison de la Pierre-Levée, puis transféré à Compiègne. Déporté le 21 janvier 1944, pour les sinistres camps de Buchenwald et Mauthausen, où il devait succomber au terrifiant régime des camps de la mort, le 5 mars 1945.

4. Bardon Engène-Delphin, secrétaire de la section des locataires de Poitiers. Né à Fontaine-le-Comte (Vienne), le 4 octobre 1905. Interné à la prison de la Pierre-Levée. Arrêté le 17 octobre 1942, alors qu’il appartenait au groupe FTPF de Poitiers. Il est entré dans ce groupe dès janvier 1941 et participa à de nombreux sabotages. Il fut arrêté pour son action dans la résistance et fusillé par les Allemands le 22 mai 1943, à la Butte de Biard. Il travaillait au syndicat intercommunal d’électricité.

5. Gadioux Henri, ouvrier typographe, membre de la 112^e section du Livre. Il travaillait à la Société Française d’Imprimerie. Né à Gencay le 6 décembre 1908, fusillé par les Allemands, le 7 août 1944 à Bellac.

Il appartenait à M. Chambriat, secrétaire du syndicat des Hôpitaux de Poitiers, de faire l’éloge d’André Maury, son prédécesseur, dont on venait de procéder à la mise en place d’un portrait qui figure désormais dans la salle Pelloutier, en face des photographies des résistants cités ci-dessus.