0414120/11/1953CHATELLERAULT
Une délégation FO s'est entretenue du problème avec le Sous-Préfet et M. Bernard Percevault
La menace de licenciement à la Manufacture suscite actuellement une recrudescence d’activité syndicale à Châtellerault. C’est ainsi que nous avons appris que mercredi, à 18 h. 15, une délégation du syndicat Force Ouvrière de la Manufacture, conduite par M. Paulet et comprenant les représentants des sections employés, maîtrise et ouvriers avait été reçue par M. le Sous-Préfet, Jean Reiller.
Cette délégation a informé le représentant du gouvernement de l’émotion ressentie par le personnel de la Manufacture à l’annonce des 800 licenciements prévus entre le 1er janvier et le 1er juillet 1954. Au cours d’un large échange de vues, la délégation s’est étonnée de cette mesure de compression massive d’effectifs alors que les prévisions de travail sont satisfaisantes pour l’an prochain et permettent d’occuper tous les ouvriers avec l’horaire en vigueur actuellement. Elle a fait savoir que s’il devait y avoir une nouvelle conception des armes modernes on devait adapter progressivement l’équipement des machines à ces nouvelles fabrications tout en supprimant les anciennes. La période transitoire serait ainsi résorbée avec un minimum de « trous » dans le plan de charges et permettrait ainsi de conserver toute la main-d’œuvre.
De plus, la délégation s’est élevée sur la méthode trop rigide, trop mécanique, du calcul des points servant de base au licenciement et en particulier, sur le fort coefficient appliqué à la note d’atelier.
Cette façon d’opérer risque en effet de créer des anomalies flagrantes.
Faisant connaître son point de vue sur ce qui peut être appliqué immédiatement, la délégation à insisté pour que le ministre de la Défense nationale fasse proroger par une simple circulaire la loi de dégagement des cadres et que cette loi soit rendue obligatoire en cas de compression d’effectifs.
D’autre part, se plaçant sur le plan local, la délégation a démontré, chiffres à l’appui, les répercussions désastreuses que ces licenciements auraient sur la vie économique de notre cité et sur la construction de l’habitat.
Le sous-préfet a promis à la délégation de transmettre un rapport de ce qui avait été exposé au préfet de la Vienne, en lui demandant de bien vouloir le transmettre au ministre de la Défense nationale. D’autre part, il a assuré qu’il demanderait également au préfet de bien vouloir appuyer une délégation éventuelle au ministère de la Défense nationale et, en cas d’impossibilité, de le charger d’accompagner cette délégation.
La délégation FO reçue par M. Percevault
Hier après-midi, nous apprenions que la délégation FO devait être reçue dans la soirée par M. Bernard Percevault, maire, à qui elle devait exposer la situation créée par les menaces de licenciements dans le même sens que celui que nous indiquions plus haut.
le 07/05/2021 à 15:08
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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